(Washington) Les ventes de logements neufs aux États-Unis ont baissé plus qu’attendu en avril, mois marqué par une remontée des taux d’intérêts sur les prêts immobiliers, ce qui confirme la tendance observée sur le marché des logements anciens.

Près de 634 000 nouveaux logements ont trouvé preneurs en avril, en rythme annualisé –– chiffre projeté sur un an à ce rythme de ventes -, selon les données publiées jeudi par le département américain du Commerce.

C’est une baisse sensible par rapport aux 665 000 logements vendus un mois plus tôt, toujours en rythme annualisé. Ces données pour le mois de mars ont, en outre, été revues en baisse, après une première estimation à 693 000 logements.

Les ventes d’avril sont également très en recul au regard aux attentes des marchés, qui tablaient plutôt sur un rythme annualisé de ventes à 680 000 unités, selon le consensus publié par Briefing.com.

La baisse enregistrée en avril représente un recul de 4,7 % du volume des ventes par rapport au mois de mars et de 7,7 % par rapport à la même période en 2023, a précisé le département du Commerce.

« Les données peuvent être volatiles d’un mois sur l’autre. Mais la chute est plus importante qu’attendu », a souligné dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi, en ajoutant que « les taux élevés et les prix continuent à avoir un impact sur l’accessibilité ».

Les prix des logements neufs restent en effet élevés, et sont même en hausse, concernant le prix médian de vente, qui passe à 433 500  dollars en avril contre 430 700 dollars un mois plus tôt.

Le prix moyen est en revanche en légère baisse, passant de 524 800 dollars en mars à 505 700 dollars en avril.

La persistance de l’inflation aux États-Unis a reculé la perspective d’une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed), dont la première baisse, initialement espérée pour la prochaine réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), en juin, ne semble désormais plus se profiler avant celle de septembre, au mieux.

La conséquence a été une remontée en avril des taux des prêts immobiliers, qui sont repassés au-dessus de la barre des 7 % mi-avril pour un prêt à 30 ans (le plus courant), atteignant même 7,22 % à la fin du mois, selon les données de l’agence de refinancement Freddie Mac.

D’après l’association nationale des constructeurs de logements (NAHB), les foyers américains consacrent en moyenne 38 % de leurs revenus à leur prêt immobilier, pour un logement acheté au prix médian, et les foyers les plus pauvres devraient y consacrer 77 % s’ils voulaient acheter un logement au prix médian.

Le mois de mai voit cependant les taux repartir en baisse, ce qui pourrait « fournir un peu plus de marge de manœuvre dans les budgets des acheteurs potentiels », a souligné l’agence.