Le Mouvement Desjardins prend de l’expansion dans le secteur de l’assurance de dommages avec l’acquisition plus rapidement que prévu du reste de la Compagnie d’assurance de l’Île-du-Prince-Édouard qu’elle ne détenait pas encore.

Desjardins avait acquis l’an passé 27,5 % de cet assureur de Charlottetown, lors de la fermeture du capital de l’entreprise, alors cotée à la Bourse de croissance de Toronto.

L’opération avait donné une valeur boursière d’environ 61 millions de dollars à la compagnie.

Des dirigeants et d’autres investisseurs avaient conservé une majorité des actions au terme de l’opération et Desjardins avait déboursé 16,7 millions pour sa participation minoritaire.

Desjardins avait annoncé au moment de la transaction l’année dernière son intention d’acquérir sur un horizon de trois à cinq ans la totalité des actions de l’assureur des Maritimes.

Desjardins a choisi de devancer son option d’achat, une décision faisant passer du coup le volume de primes souscrites par Desjardins à plus de 7 milliards de dollars.

La coopérative financière de Lévis avait commencé 2024 avec un volume de primes de 6,9 milliards de dollars et la Compagnie d’assurance de l’Île-du-Prince-Édouard ajoute un volume de 130 millions.

Cette acquisition permet à Desjardins d’ajouter à ses opérations les activités d’assurance habitation, automobile et entreprises de la Compagnie d’assurance de l’Île-du-Prince-Édouard.

Fondée en 1998, la Compagnie d’assurance de l’Île-du-Prince-Édouard compte une centaine d’employés. Elle fournit ses produits d’assurance exclusivement par l’intermédiaire d’un réseau de courtiers indépendants, un complément à l’approche en direct de Desjardins et à son réseau d’agents exclusifs.

Évoquant des « raisons stratégiques », la présidente et cheffe de l’exploitation de Desjardins Groupe d’assurances générales, Valérie Lavoie, n’a pas souhaité révéler combien Desjardins a payé pour la participation qu’elle ne détenait pas. On peut toutefois l’estimer en dizaines de millions.

PHOTO FOURNIE PAR DESJARDINS

Valérie Lavoie, présidente et cheffe de l’exploitation de Desjardins Groupe d’assurances générales

« Cette transaction nous permet d’accélérer notre croissance en assurances commerciales et de prendre des parts de marché pour devenir plus gros plus rapidement afin de mieux répondre aux besoins de nos membres et clients entrepreneurs », dit Valérie Lavoie en entrevue.

« Nous faisions affaire avec des clients de façon directe et nous avions un réseau d’agents exclusifs à l’extérieur du Québec. Nous ajoutons maintenant un assureur par courtage qui nous donne accès au marché de façon plus large. »

Valérie Lavoie précise que la Compagnie d’assurance de l’Île-du-Prince-Édouard a des clients principalement dans trois provinces maritimes, au Québec et en Ontario.

Il s’agit de la première acquisition de Desjardins en assurances de dommages depuis l’achat des activités canadiennes de la mutuelle d’assurances State Farm il y a neuf ans.

Desjardins se classe au troisième rang en importance au pays en assurances de dommages, derrière Intact et Aviva.

Le grand patron du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, souhaite depuis son arrivée à la barre de l’institution financière il y a huit ans que l’organisation prenne de l’expansion au pays en assurances de dommages et de personnes et en gestion de patrimoine.

Il y a deux ans, Desjardins avait acheté pour 750 millions des activités en gestion de patrimoine appartenant au Guardian Capital Group, un fournisseur torontois de services financiers.