Hydro-Québec a réalisé en neuf mois un profit supérieur à celui de toute l’année 2021, en raison surtout de la hausse du prix de ses exportations sur le marché américain.

Le bénéfice net atteint 3,6 milliards après les trois premiers trimestres de 2022. C’est 1,1 milliard de plus que pour la même période de l’an dernier et encore mieux que le profit encaissé pendant les 12 mois de 2021.

« La flambée des prix sur les marchés de l’énergie, que nous observons depuis plusieurs mois déjà, a continué de jouer en notre faveur au troisième trimestre », a indiqué Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière d’Hydro-Québec.

Au troisième trimestre, soit pendant les mois d’été, la société d’État a obtenu un prix moyen de 8,2 cents le kilowattheure sur les marchés d’exportation. Pour profiter de ces prix élevés, Hydro-Québec a acheté de l’énergie supplémentaire à très bas coût en provenance de Churchill Falls, comme le permet le contrat de 1969 avec Terre-Neuve.

Hydro-Québec a aussi vendu aux prix actuels sur les marchés à terme de l’électricité qui sera livrée en 2023 et en 2024. Les prix de l’énergie sur les marchés d’exportation sont « exceptionnels » et pourraient demeurer élevés encore des années, a indiqué M. Lafleur.

Depuis le début de l’année, la société d’État a obtenu un prix moyen de 7,5 cents par kilowattheure exporté, soit 70 % de plus que le prix de 4,4 cents le kilowattheure encaissé lors de la même période l’an dernier. Le volume des exportations s’est maintenu au niveau élevé de 28 térawattheures.

Les ventes au Québec sont aussi en hausse depuis le début de l’année, en raison de l’hiver le plus froid survenu depuis 2004 et de l’augmentation de la consommation des ménages et de tous les autres secteurs de l’économie.

L’augmentation du prix de l’aluminium, auquel certaines ventes d’électricité aux alumineries sont liées, et la hausse tarifaire de 2,6 % en vigueur depuis le 1er avril ont aussi contribué à la hausse de la rentabilité de l’entreprise.

Les profits auraient été encore plus importants si Hydro-Québec n’avait pas été obligée d’acheter de l’électricité sur les marchés voisins pour faire face à la pointe de consommation hivernale. La société d’État a dépensé 496 millions de plus que l’an dernier en achats d’électricité, pour satisfaire la pointe, mais aussi pour l’énergie additionnelle en provenance de Churchill Falls.

Pour le troisième trimestre seulement, les profits atteignent 862 millions, en forte hausse comparativement à 448 millions pour la période correspondante de l’an dernier. Plus de la moitié de ce profit trimestriel, soit 508 millions, vient des ventes sur les marchés d’exportation.