Une entreprise québécoise vient d’obtenir une autorisation de Transports Canada afin d’effectuer des tests de livraison par drone, entre Varennes et Repentigny, à l’est de Montréal. Elle affirme vouloir offrir une solution « peu coûteuse » aux entreprises ayant des « colis légers » à transporter d’une rive à l’autre, dans la foulée de la fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine.

DroneTechnic, une jeune entreprise varennoise, a bénéficié du feu vert du gouvernement fédéral afin d’effectuer des « tests de connectivité » entre les deux villes, montre un document signé par un inspecteur de Transports Canada et daté du 2 novembre, dont La Presse a obtenu copie.

Il faudra cependant encore du temps avant de pouvoir livrer des colis à des entreprises dans ce corridor. « Une fois que les tests seront faits, il nous faudra obtenir une deuxième autorisation, celle-là pour effectuer des opérations commerciales à proprement parler », dit le fondateur de l’entreprise, Michel Lizotte.

Selon lui, ces tests ne devraient toutefois pas prendre trop de temps. « On parle d’un corridor d’environ quatre kilomètres, donc c’est par exemple d’évaluer ce qui serait le mieux entre une connexion cellulaire LTE cellulaire, ou plutôt un lien RF, voire de déterminer s’il y a des différences entre un vol de jour ou de nuit, avec de l’humidité dans l’air. Bref, ce genre de choses. Et ça peut aller vite », poursuit l’homme d’affaires.

Aussi pilote de formation, M. Lizotte avait déjà obtenu en avril dernier une autorisation de Transports Canada afin donner de la formation théorique et pratique sur les opérations BVLOS, soit le fait de naviguer un drone sans visibilité directe, particulièrement en milieu urbain.

Jusqu’à 17 livres, volume « limité »

Un drone de DroneTechnic pourrait livrer des colis pesant jusqu’à 17 livres, mais d’un volume « limité », et les transporter en moins de 5 minutes d’une rive à l’autre, jusqu’à dix fois par heure. Si ses activités commerciales sont autorisées, il s’agirait du premier corridor aérien de livraison de ce genre au Québec, d’un entrepôt à l’autre.

« On est en retard au Québec, et on a la preuve que ça peut se faire à Montréal. De la livraison par drones entre entreprises, ça se fait déjà ailleurs dans d’autres provinces canadiennes, notamment en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario. C’est plutôt ironique, en fait, qu’on ne le fasse pas encore beaucoup au Québec. Avec le fleuve, il y a beaucoup d’opportunités de traverser les rives », poursuit M. Lizotte.

Ce qui lui manque, maintenant, ce sont des partenaires. « J’ai surtout besoin d’entreprises à Repentigny et à Varennes qui sont dans le trouble avec le tunnel La Fontaine, et qui ont besoin de ce service. On a la connaissance, on a les feux verts. Maintenant, si on trouve des gens pour embarquer dans le projet, on aura tout ce qu’il faut pour partir », résume le principal intéressé.

Aux entreprises intéressées, il rappelle de surcroît que sa solution de livraison par drones est « clé-en-main » et « sans empreinte écologique ».

La porte-parole de Transports Canada, Allison St-Jean, confirme de son côté que d’autres « essais ou tests en vols de livraison de colis par drones ont déjà eu lieu dans plusieurs provinces, incluant le Québec ». Ce sont tous des « projets pilotes » pour l’instant, néanmoins.