L’entreprise cotée Xebec Adsorption, fournisseur de solutions aux producteurs de gaz renouvelables, se met à l’abri de ses créanciers.

Dans un communiqué, elle annonce jeudi matin qu’elle dépose aujourd’hui une demande d’ordonnance initiale auprès de la Cour supérieure en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (la « LACC ») et demandera la reconnaissance de l’ordonnance aux États-Unis en vertu du chapitre 15 du Bankruptcy Code.

L’objectif est de suspendre les recours des créanciers pour tenter de redresser financièrement la société tout en sollicitant des investissements ou des acheteurs pour ses éléments d’actif, processus devant en temps et lieu être approuvé par la Cour.

Xebec est conseillée par Osler, Hoskin & Harcourt et McDonald Hopkins, et la Financière Banque Nationale.

Créée en 1967 et établie au Québec, Xebec compte 9 usines de fabrication, 17 centres de services de technologies propres et 5 bureaux de vente répartis sur 4 continents. Elle employait 670 personnes au 30 juin dernier.

Son premier actionnaire est la Caisse de dépôt avec un peu plus de 10,9 millions d’actions ou 7,05 % des actions en circulation, au 31 décembre 2021. Les membres de la haute direction de Xebec et ses administrateurs détenaient collectivement 12,7 millions d’actions ou 8,23 % du total.

Plus précisément, Xebec se spécialise dans des technologies de capture du carbone ainsi que de production d’hydrogène, de gaz naturel renouvelable, d’oxygène et d’azote. En 2021, ses revenus annuels s’élevaient à 126 millions.

Pas plus tard qu’en mars dernier, Xebec suscitait l’enthousiasme des investisseurs après la signature d’un protocole d’entente avec un client américain entourant une commande potentielle d’une valeur supérieure à 100 millions US. La société parlait alors de quasiment tripler ses revenus en deux ans.

Au chapitre de la rentabilité, c’était moins glorieux. Elle a affiché une faible rentabilité trimestre après trimestre, lui reprochaient les analystes financiers.

Signes avant-coureurs

Les états financiers du deuxième trimestre, dévoilés le 10 août, contenaient quelques mauvaises nouvelles.

En juillet 2022, Xebec a annoncé une réduction de son effectif en Amérique du Nord d’environ 13 %. Puis, le même mois, la société a conclu avec la Banque Nationale un accord de sursis en vue de modifier la convention de crédit existante après le manquement par Xebec de respecter le ratio maximum entre le passif total et la valeur nette tangible en vertu de la facilité de crédit. La facilité de crédit sous-jacente à l’accord de sursis est disponible jusqu’au 30 septembre 2022. Le 10 août 2022, le montant en cours de la facilité de crédit était de 25,3 millions.