(New York) Une audition devant l’agence américaine responsable du droit du travail (NLRB) a débuté lundi suite à une requête d’Amazon demandant l’annulation de la création du premier syndicat dans un de ses entrepôts aux États-Unis au motif que le scrutin n’était pas « juste et libre » à ses yeux.

L’entreprise réclame l’organisation d’un second scrutin.

Les salariés du site JFK8, situé dans le quartier de Staten Island, ont voté en majorité fin mars pour rejoindre l’organisation Amazon Labor Union (ALU).  

Le géant de la vente en ligne a rapidement émis des objections, estimant notamment que le syndicat avait intimidé les employés pour les inciter à voter « oui ».  

Amazon affirme également que le bureau local du NLRB a favorisé l’ALU et facilité sa victoire, en annonçant par exemple des décisions condamnant des pratiques d’Amazon juste avant l’élection ou en n’organisant pas le scrutin de façon adéquate.

Le dossier a été délocalisé au bureau du NLRB à Phoenix, où un responsable a estimé que certaines objections pouvaient être recevables et a ordonné une audition.  

Cette dernière, qui se déroule par visioconférence, doit durer plusieurs jours, voire semaines.  

Lors d’une déclaration liminaire, un avocat d’Amazon, Kurt Larkin, a rappelé que le NLRB avait, suite à une autre élection dans un entrepôt d’Amazon dans l’Alabama, ordonné un second scrutin pour l’installation d’une boîte aux lettres sur le stationnement et la distribution d’écussons par l’entreprise.

« Nous avons l’intention de démontrer que les interventions [du bureau new-yorkais du NLRB] et d’ALU étaient nettement plus évidentes et avaient bien plus tendance à interférer avec le choix des employés que la présence d’une boîte aux lettres sur un stationnement », a-t-il ajouté.  

« Les objections d’Amazon relèvent essentiellement d’un spectacle futile », a rétorqué l’avocat du syndicat, Eric Milner.

Le groupe, a-t-il argué, « choisit d’être un mauvais perdant » et « les preuves vont au contraire montrer que les employés avaient peur et se sentaient contraints par Amazon, pas par ALU ».

La responsable responsable de l’audition donnera des recommandations sur la légitimité des objections au directeur du bureau de Phoenix, qui prendra une décision.

Les résultats de l’élection n’ayant en attendant pas été certifiés, Amazon n’a toujours pas reconnu le syndicat ni entamé des négociations.  

ALU, qui avait créé la surprise en gagnant l’élection à JFK8, n’a pas réussi quelques semaines plus tard à renouveler immédiatement son exploit, les salariés d’un centre de tri situé de l’autre coté de la rue votant massivement contre l’arrivée de l’organisation sur leur site.