Le syndicat des Métallos vient de lancer une campagne nouveau genre en vue de syndiquer les quelque 900 travailleurs de l’Aluminerie Alouette à Sept-Îles.

Actuellement, il n’y a pas de véritable syndicat dans cette grande aluminerie de la Côte-Nord, bien qu’il y ait un « comité consultatif » de quelques travailleurs, mais sans cotisation syndicale, a expliqué vendredi Nicolas Lapierre, coordonnateur régional du syndicat des Métallos pour l’Est du Québec.

La campagne de syndicalisation a ceci de particulier qu’elle permet de signer une carte d’adhésion au syndicat des Métallos à l’aide d’un code QR. Ce code se retrouve notamment sur une page du journal Le Nord-Côtier.

Cette méthode permet plus de discrétion dans les démarches de syndicalisation, dans une ville de la taille de Sept-Îles, a fait valoir M. Lapierre.

Le tout mène à une page où le syndicat explique ses services et démystifie la cotisation syndicale, etc. Et il y a aussi la possibilité de payer l’adhésion au syndicat — une somme symbolique de 2 $ — par carte de crédit, souligne le coordonnateur des Métallos, affiliés à la FTQ.

La campagne, qui a débuté au milieu de la semaine, connaît un certain succès, rapporte M. Lapierre. « Les cartes commencent à rentre ; ça va rondement. »

Il note cependant que la campagne peut s’échelonner sur plusieurs semaines ou mois.

Il existait déjà un groupe de travailleurs sympathiques au syndicat depuis quelque temps déjà, sans que celui-ci soit majoritaire, explique M. Lapierre.

Il croit que sa nouvelle campagne bénéficie du mécontentement des travailleurs de l’aluminerie, puisque plusieurs d’entre eux auraient fait un sit-in, récemment, pour protester contre les augmentations salariales accordées par l’entreprise.

« C’est 2,9 % qu’ils leur offraient cette année. Ça ne suit pas l’évolution du coût de la vie. Ils méritent plus », objecte M. Lapierre.

Il concède que ces travailleurs touchent tout de même un bon salaire, mais note qu’il n’y a pas que le salaire qui compte, mais aussi le régime de retraite, les assurances, par exemple.

La direction réplique

Jointe par courriel, la direction de l’entreprise n’a pas commenté la campagne de syndicalisation des Métallos proprement dite.

Elle n’a pas non plus confirmé le sit-in des travailleurs insatisfaits des offres salariales.

L’employeur a toutefois souligné que « les plus récentes améliorations salariales ont fait d’Aluminerie Alouette l’entreprise offrant la plus haute rémunération de son marché de référence, soit l’ensemble des alumineries du Québec ».

« Depuis plus de 30 ans, nous privilégions un mode de gestion proactive et participative et c’est dans cette perspective que nous souhaitons poursuivre notre collaboration avec tous les employés », a ajouté la direction.