(Montréal) Gérer les perturbations de la chaîne d’approvisionnement est un combat de tous les jours pour la direction de Dorel. L’action du fabricant de meubles et de produits pour enfants chutait de 11 % en Bourse, vendredi, après le dévoilement d’une perte au premier trimestre.

« On voit des progrès de semaine en semaine, mais, au jour le jour, ce n’est vraiment pas facile, confie le chef des finances Jeffrey Schwartz, lors d’une conférence avec les analystes financiers. Il arrive toujours quelque chose qu’on doit régler, comme une pièce qui est coincée sur un bateau en raison d’un incendie ou une grève dans un port. »

La chaîne d’approvisionnement continue d’être « erratique », a dit le président et chef de la direction, Martin Schwartz. Pour cette raison, la société montréalaise n’est pas parvenue à remplir toutes ses commandes. « La diminution des ventes a contribué à la réduction de la rentabilité, mais d’autres facteurs, comme les coûts de fret, les coûts des matériaux et les coûts d’entreposage, ont aussi grugé nos profits », a-t-il expliqué.

L’entreprise a entrepris de rapatrier une partie de la production pour simplifier son approvisionnement. Elle a commencé à produire des matelas à son usine de Montréal. Une deuxième ligne de production dans cette installation devrait être fonctionnelle au cours du deuxième trimestre.

« Il y a plusieurs avantages à avoir notre propre production canadienne de matelas, ajoute Martin Schwartz. Il n’y a pas de tarifs ou de taxes antidumping, pas de coûts élevés du transport maritime et on peut atteindre le marché plus rapidement. »

Sur le front macro-économique, le PDG entrevoit un ralentissement économique en Europe dans la foulée du conflit en Ukraine et de l’inflation. « Par exemple, en Allemagne, les gens sont nerveux et ont limité leurs dépenses aux biens essentiels. »

L’assouplissement des mesures sanitaires a aussi réduit l’appétit des ménages pour les dépenses liées à leur domicile. L’entreprise rapporte que les ventes de la division Dorel Maison ont diminué de 7,5 % à 211,5 millions US. Le bénéfice d’exploitation de ce segment a reculé, passant de 14,8 millions US à 5,5 millions US.

La perte nette double

Plus tôt vendredi, Dorel a dévoilé que sa perte nette avait doublé dans la foulée de ses problèmes logistiques. La perte nette liée aux activités poursuivies de la société a atteint 27,2 millions US, comparativement à 12,8 millions US à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, ont diminué de 2,4 % à 428 millions US.

Les activités de produits pour enfants ont affiché une progression des revenus de 3,2 % à 216,6 millions US. La perte d’exploitation de cette division s’est établie à 12,5 millions US, comparativement à 7,6 millions US à la même période l’an dernier.

L’action de Dorel perdait 89 cents, ou 11,28 %, à 7 $ à la fermeture de la Bourse de Toronto.