Incertaine de faire partie de l’aventure du F-35 au Canada, L3 Harris décroche une prolongation de contrat qui lui offrira de la prévisibilité pour une décennie. Il s’agit de l’entretien des vieux CF-18 de l’Aviation royale canadienne (ARC) jusqu’à la fin de leur vie utile, prévue en 2032.

Annoncée jeudi, l’entente est d’environ 610 millions. Le travail s’effectuera à Mirabel, dans les Laurentides, où la compagnie compte plus de 800 employés. Il y aura aussi de la maintenance dans les bases des Forces canadiennes de Bagotville (Québec) et Cold Lake (Alberta).

« Il faut maintenant s’assurer d’obtenir notre part du gâteau pour le F-35 si on veut conserver ces emplois à Mirabel, a souligné une porte-parole de L3 Harris, Josée Gaulin. Il ne faut pas oublier que plus les années avancent, moins de travail nous aurons sur ces appareils. »

Les activités de la multinationale sont diversifiées à Mirabel. Elle compte plusieurs clients – elle entretient les F-18 de l’Australie, l’Espagne, la Finlande et les États-Unis - et effectue de la maintenance sur d’autres types d’appareils, comme des hélicoptères. L3 Harris souhaite convaincre Lockheed Martin de lui confier l’entretien des F-35 que le Canada a l’intention d’acquérir.

Ce contrat d’environ 19 milliards US pour 88 appareils doit être finalisé. Beaucoup de questions demeurent sans réponse en ce qui a trait aux retombées économiques puisque le gouvernement Trudeau s’est engagé dans un processus qui n’offre aucune garantie que l’entretien et la formation pour ces avions de combat s’effectueront au Québec.

« Ce contrat témoigne du fait que L3 Harris est l’unique centre d’excellence au Canada pour les avions de chasse », souligne son directeur général à Mirabel, Ugo Paniconi.

Lockheed Martin devra montrer que le F-35 générera des retombées équivalentes à la valeur du contrat, mais on ignore encore qui seront ses partenaires privilégiés. Cette approche détonne avec celles adoptées par Boeing et Saab, les deux autres entreprises qui convoitaient le contrat des 88 avions de combat.

L3 Harris avait été identifié par Boeing comme partenaire privilégié, tandis que Saab promettait un centre québécois de maintenance pour ses Gripen.

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    Les CF-18 de l’Aviation royale canadienne sont entretenus au Québec depuis environ 35 ans.