(Toronto) Rogers Communications a révisé à la hausse ses prévisions pour l’année et a indiqué être sur la bonne voie pour conclure son rachat de Shaw Communications pour 26 milliards d’ici la fin du trimestre.

Rogers Communications a affiché mercredi un bénéfice de 392 millions pour son premier trimestre, contre 361 millions un an plus tôt.

Le chef de la direction de Rogers, Tony Staffieri, a déclaré que la société relevait ses prévisions pour refléter ses perspectives améliorées après avoir obtenu de solides résultats dans toutes ses activités.

« Nous sommes très optimistes quant à nos perspectives, vu la qualité exceptionnelle de nos actifs et le dévouement de l’équipe de Rogers », a indiqué dans un communiqué M. Staffieri, qui a obtenu le poste de chef de la direction plus tôt cette année, après une bataille pour le contrôle du conseil d’administration, où les membres de la famille Rogers se sont retrouvés opposés les uns aux autres, ce qui a débouché sur le départ de l’ancien chef de la direction, Joe Natale.

La société de communications établie à Toronto a relevé ses prévisions de croissance totale des revenus des services en 2022. La société s’attend désormais à une croissance de 6 % à 8 % cette année, contre une prévision antérieure de croissance comprise entre 4 % et 6 %.

La société a également augmenté ses attentes en matière de bénéfice avant intérêts, impôts et dotations aux amortissements (BAIIA). On s’attend maintenant à ce qu’ils augmentent de 8 % à 10 % par rapport aux prévisions antérieures de croissance entre 6 % et 8 %. Ces chiffres correspondent à ceux de Telus et sont supérieurs à ceux de BCE, qui sont de 2 % à 5 %.

Les flux de trésorerie disponibles pour l’exercice devraient maintenant se situer entre 1,9 milliard et 2,1 milliards, en hausse par rapport aux prévisions précédentes situées entre 1,8 milliard et 2,0 milliards.

L’analyste Jérôme Dubreuil, de Desjardins, a indiqué qu’il n’était pas habituel que les entreprises de télécommunications augmentent leurs perspectives si tôt dans l’année. Cela témoigne d’une visibilité accrue des activités par la direction dans un contexte de réouverture, selon lui.

La société de télécommunications a précisé que son bénéfice net par action s’élevait à 77 cents pour le trimestre terminé le 31 mars, contre 70 cents au cours des trois premiers mois de 2021.

Les revenus ont totalisé 3,62 milliards, contre 3,49 milliards un an plus tôt.

Rogers a souligné que l’augmentation était survenue alors que les revenus des services sans fil ont augmenté de 7 % au cours du trimestre, principalement en raison de la hausse des revenus d’itinérance associée à un plus grand nombre de voyages, alors que les restrictions de déplacements liées à la COVID-19 se sont assouplies.

Une plus grande base d’abonnés aux services de téléphonie mobile postpayés a également contribué à l’augmentation.

Les revenus de l’équipement sans fil ont quant à eux chuté de 10 %, en raison d’une baisse du nombre de mises à niveau d’appareils par les abonnés existants et d’une baisse du nombre de nouveaux abonnés qui achètent des appareils.

Les revenus des services de câblodistribution ont augmenté de 1 %, tandis que ceux des médias ont augmenté de 10 %, stimulés par la hausse des revenus liés au sport.

Sur une base ajustée, Rogers a indiqué avoir gagné 91 cents par action pour le trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 77 cents par action un an plus tôt.

Acquisition de Shaw

Lors de l’appel sur les résultats de l’entreprise, un analyste a posé des questions sur un article du Globe and Mail selon lequel Rogers avait présenté au gouvernement fédéral un accord qui verrait Xplornet Communications, un fournisseur internet rural canadien, acquérir le fournisseur de services sans fil Freedom Mobile, qui appartient à Shaw.

On s’attend à ce que Shaw doive vendre ses actifs de Freedom en tant qu’exigence de l’approbation réglementaire de l’accord.

« Nous n’allons pas commenter les rumeurs qui circulent », a dit M. Staffieri lors de l’appel.

Certains analystes considèrent néanmoins la nouvelle comme un bon signe pour l’accord, dans l’ensemble.

« Cela représente une autre étape importante vers l’approbation de la fusion », a indiqué M. Dubreuil.

Lors de l’appel, Rogers a ajouté qu’il avait commencé à travailler avec ses fournisseurs et qu’il entamait la préparation de la direction à la fusion, bien qu’il attende toujours certaines approbations réglementaires. Rogers a également précisé qu’il visait toujours des synergies de coûts de 1 milliard deux ans après la clôture de l’accord.

En mars, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a approuvé le transfert des services de diffusion de Shaw à Rogers. Rogers a indiqué mercredi que les équipes de Rogers et de Shaw « (continuaient) de travailler de manière constructive avec le Bureau de la concurrence et Innovation, Sciences et Développement économique Canada pour s’assurer qu’ils disposent des informations dont ils ont besoin pour évaluer les avantages importants que la société fusionnée apportera aux Canadiens et à l’économie canadienne ».