Après avoir investi quelque 500 millions au cours des dernières années pour diversifier ses activités dans le papier-tissu, Résolu examine maintenant la possibilité de se départir de ce secteur.

L’entreprise a fait savoir jeudi qu’elle examine « les différentes options stratégiques pour le secteur papier-tissu », ce qui veut généralement dire qu’elle veut les vendre.

« Résolu doit se poser la question, a expliqué son président-directeur général, Rémi Lalonde, lors d’un entretien avec La Presse. Je ne sais pas quelle est la réponse, mais il faut se poser la question. »

Ce nouveau secteur d’activité est « plus difficile et pas aussi rentable » que prévu, a indiqué M. Lalonde. « On a perdu de l’argent », a-t-il précisé.

Le papier-tissu n’est peut-être pas une voie d’avenir pour Résolu, qui voulait se lancer dans ce secteur pour compenser le déclin du papier journal.

Avant elle, Domtar, une autre entreprise centenaire du secteur des pâtes et papiers, a fait la même expérience. Après avoir investi plus de 1 milliard pour se tailler une place dans le secteur en croissance du papier-tissu, Domtar a revendu ces activités à perte et a ensuite été achetée par une entreprise de la Colombie-Britannique l’an dernier, Paper Excellence.

Selon le PDG de Résolu, le papier-tissu est un marché différent, où les producteurs doivent vendre à des distributeurs et à de grands détaillants plutôt qu’à d’autres producteurs ou à des grossistes. C’est aussi un marché qui a besoin de consolidation, selon Rémi Lalonde.

Résultats

L’action de Résolu a fortement réagi au cours des deux derniers jours. Le titre a perdu 3,75 $, à 14,28 $, hier à la Bourse de Toronto.

Résolu rapporte une perte d’exploitation de 24 millions US dans le papier-tissu pour l’exercice qui vient de se terminer. La perte avait été de 1 million à l’exercice précédent.

Pour son dernier exercice financier, Résolu affiche un bénéfice net de 307 millions US, qui se compare au profit de 10 millions US de l’exercice précédent. Les ventes sont en hausse de 31 %, à 3,7 milliards US.

Le bois d’œuvre continue de tirer la rentabilité de Résolu vers le haut. Le prix du bois d’œuvre est redescendu du niveau historique atteint l’an dernier, mais il reste élevé.

Les perspectives sont bonnes pour les mois à venir, selon le PDG de Résolu. « Omicron a causé des problèmes du côté de la production, et il y a eu les inondations en Colombie-Britannique, a-t-il expliqué. Et du côté des grandes surfaces [pour la rénovation] et des constructeurs de maisons, la demande continue d’être encourageante. »

Le gouvernement américain vient de réviser le montant des taxes imposées sur le bois d’œuvre canadien et une réduction du fardeau est annoncée pour la fin de l’année. Pour Résolu, qui est de loin l’entreprise canadienne la plus touchée par ce litige, les droits pourraient passer de quelque 30 % actuellement à 20 % à partir de la fin de 2022 et pour une période d’un an.

À la fin de l’exercice, Résolu avait une somme de 397 millions US à son bilan pour le paiement des taxes imposées par les États-Unis qui sont contestées par le Canada devant les instances commerciales internationales.