(Montréal) Le resserrement des règles sanitaires en raison de la pandémie de COVID-19 a continué d’alimenter la consommation de repas à domicile, ce qui a engraissé les résultats de Metro au deuxième trimestre, où l’épicier a également constaté une augmentation de l’activité promotionnelle.

Ce contexte a permis à l’entreprise de livrer des résultats au-delà des attentes des analystes au cours de la période terminée le 13 mars. La chaîne d’alimentation a généré des profits nets de 188,1 millions, ou 75 cents par action, en hausse de 6,8 % par rapport à il y a un an. Ses revenus ont été de 4,2 milliards, en progression de 5 %.

« Nous avons affiché de très solides résultats dans ce qui ne peut-être décrit que comme un environnement difficile », a expliqué le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche, mercredi, dans le cadre d’une conférence téléphonique avec les analystes.

Puisque les consommateurs continuent à privilégier le même endroit pour effectuer leurs emplettes afin de limiter leurs déplacements, le nombre de transactions a décliné. Cela a toutefois été contrebalancé par un panier d’épicerie plus rempli à chacun des arrêts.

L’activité promotionnelle, qui n’a pas encore renoué avec son niveau prépandémique, commence à être plus vigoureuse, a souligné M. La Flèche aux analystes.

« Dans un marché très concurrentiel où il y a une augmentation des promotions, nous sommes convaincus d’être en mesure de pouvoir gérer cela », a affirmé le grand patron de Metro, en soulignant que des paniers plus garnis contenaient moins d’articles qui font l’objet de promotions.

Au deuxième trimestre, Metro a engagé des dépenses de 29 millions liées à la COVID-19, dont 8 millions pour des cartes cadeaux offertes à ses employés de première ligne. D’autres cartes cadeaux seront offertes en mai.

M. La Flèche a affirmé que ce geste avait été apprécié des employés qui, dans la plupart des cas, n’ont pas mis de temps à les utiliser.

Toutefois, dans un communiqué publié mercredi, le syndicat Unifor, qui représente bon nombre de salariés de l’épicier en Ontario, a critiqué le programme des cartes cadeaux en exhortant des enseignes comme Metro et Les Compagnies Loblaw à offrir de nouveau des primes horaires en espèces.

Le son de cloche a toutefois été différent du côté du syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), qui représente environ 11 000 travailleurs dans 193 Metro et Super C.

« Ce que nous avons toujours demandé aux employeurs, c’est une compensation monétaire, a dit la porte-parole Roxanne Larouche. Sur (une prime horaire en argent), on finit par payer de l’impôt et jusqu’à un certain point, les cartes cadeaux peuvent présenter certains avantages. »

Dans l’ensemble, les ventes des magasins d’alimentation ouverts depuis au moins un an — un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail — ont augmenté de 5,5 % au deuxième trimestre. Du côté des pharmacies, un déclin de 0,8 % a toutefois été observé. Les ventes en ligne ont pour leur part affiché une croissance de 240 %, un signe que la crise sanitaire a incité plusieurs consommateurs à se tourner vers cette option.

Les restrictions sur la vente de produits non essentiels au Québec, combinées à une saison du rhume et de la grippe beaucoup plus douce, ont eu un impact négatif sur les sections commerciales des pharmacies.

« Sans surprise, la performance (du trimestre) provient des ventes de nourriture et des marges meilleures que prévu en raison des restrictions sanitaires, ce qui a été partiellement contrebalancé par des dépenses d’exploitation plus élevée que ce qui était anticipé », a estimé l’analyste Chris Li, de Desjardins Marchés des capitaux.

En dépit de la pandémie, Metro a l’intention de continuer à miser sur l’automatisation en plus de déployer des initiatives technologiques, notamment en continuant d’ajouter des caisses en libre-service et des tablettes numériques dans ses magasins. À l’heure actuelle, le réseau de la chaîne compte 260 supermarchés équipés de caisses en libre-service et prévoit offrir cette option dans 90 autres établissements d’ici la fin de l’exercice.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de Metro s’est élevé à 78 cents au deuxième trimestre, par rapport à 72 cents il y a un an.

Les analystes anticipaient un bénéfice ajusté de 76 cents par action sur des revenus de 4,15 milliards, selon la firme de données financières Refinitiv.