(San Francisco) Epic Games, qui édite le très populaire jeu vidéo Fortnite, a annoncé mardi avoir levé 1 milliard de dollars, ce qui le valorise à 28,7 milliards, à trois semaines de l’ouverture d’un procès aux enjeux importants contre Apple.

Ce tour de table comprend 200 millions de dollars investis par Sony, le géant japonais de l’électronique et des médias, producteur de la PlayStation.

Sony avait déjà participé à une collecte de fonds en août dernier, qui avait porté la valeur d’Epic Games à quelque 17 milliards de dollars.

L’éditeur américain a lancé Fortnite en 2017, un jeu dit de « battle royale » – les participants cherchent à être le dernier survivant – qui est rapidement devenu un phénomène culturel mondial en réunissant des millions de joueurs et aussi de spectateurs des parties en direct dans le monde.

Epic Games commercialise aussi Unreal Engine, une plateforme de création vidéo, utilisée par de nombreux studios, et tente de développer son « métavers », un terme inventé par l’écrivain de science-fiction Neal Stephenson, qui désigne un univers numérique où les utilisateurs peuvent échanger, dépenser de l’argent, consommer des médias et même potentiellement travailler.

Le groupe a ainsi « recruté » l’an dernier le rappeur Travis Scott, et, plus récemment, la superstar du foot Neymar, pour des partenariats qui lui permettent d’enrichir sa galaxie médiatique, au-delà du jeu vidéo.

Cette nouvelle collecte de fonds « va nous aider à accélérer notre travail pour créer des expériences sociales connectées dans Fortnite, Rocket League et Fall Guys, tout en facilitant les projets d’autres développeurs et créateurs avec Unreal Engine, Epic Online Services et le Epic Games Store », a déclaré dans un communiqué Tim Sweeney, le fondateur et patron de la société.

L’été dernier il a décidé de s’en prendre à Apple, qu’il accuse d’abus de position dominante sur son système d’exploitation mobile, iOS.

Epic Games juge que les commissions de 15 à 30 % prélevées par Apple sur l’App Store (plateforme de téléchargement d’applications sur les iPhone et iPad) et la plupart des transactions au sein des applis sont trop élevées.

La firme californienne défend ces sommes, d’un niveau standard dans l’industrie, en assurant qu’elles sont nécessaires au bon fonctionnement et à la sécurité de la plateforme.

Mais Epic Games et d’autres développeurs lui reprochent aussi d’être juge et partie et de privilégier ses propres applis. Le procès entre Epic et Apple doit s’ouvrir début mai, pour lequel les dirigeants des deux sociétés doivent venir en personne.