(New York) La Cour suprême de l’État de l’Oklahoma a annulé mardi la décision de faire payer au laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson 465 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opiacés.

Un juge avait condamné en 2019 l’entreprise à payer cette somme pour financer pendant un an des programmes destinés à remédier à la crise des opiacés, à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux États-Unis.  

Il avait alors fondé son jugement sur la loi contre les nuisances publiques, estimant que l’entreprise avait adopté des pratiques « trompeuses de marketing et de promotion des opiacés ».

C’était à l’époque le premier jugement civil contre un laboratoire aux États-Unis lié aux opiacés.

L’État réclamait initialement quelque 17 milliards de dollars de défraiement correspondant à 20 ans de financement de ces programmes.  

Saisie en appel, la Cour suprême de l’Oklahoma a estimé que le juge n’aurait pas dû se fonder sur la loi contre les nuisances publiques pour condamner les pratiques de fabrication, de marketing et de ventes de J & J et a invalidé sa décision.  

J & J, comme d’autres laboratoires dont Purdue, fabricant de l’OxyContin, et de grands distributeurs américains de médicaments, sont accusés d’avoir fait, à partir de 1996, une promotion excessive de leurs médicaments antidouleur, provoquant une crise de la dépendance à l’origine d’une explosion des overdoses.

Les distributeurs AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, ainsi que J & J, ont accepté fin juillet de payer 26 milliards de dollars pour solder des milliers de litiges liés à la crise des opiacés.

Le laboratoire a confirmé en juin avoir arrêté la production et la vente de ces substances.

Le laboratoire Purdue s’est de son côté placé en faillite et a accepté notamment de verser 4,5 milliards de dollars aux victimes et institutions affectées en échange d’une certaine immunité, au civil, pour ses propriétaires, la famille Sackler. Ce processus est encore en cours.