Les grandes banques canadiennes pourraient apprendre cette semaine qu’elles peuvent à nouveau bonifier le dividende versé à leurs actionnaires et racheter des actions.

Le régulateur bancaire canadien fera une annonce jeudi au sujet de la distribution de fonds propres visant les institutions financières fédérales.

Le surintendant des institutions financières, Peter Routledge, prononcera une allocution jeudi après-midi à 14 h, dans laquelle il sera question des priorités du programme stratégique de l’organisme fédéral indépendant responsable de réglementer les institutions financières.

L’allocution de Peter Routledge sera suivie d’un point de presse avec les journalistes à 15 h.

En raison des défis posés par la pandémie et la conjoncture économique, le Bureau du surintendant des institutions financières avait demandé aux institutions financières en mars l’année dernière d’interrompre tout processus d’augmentation des dividendes ou de rachat d’actions.

L’autorité de surveillance des banques avait adopté ces mesures ainsi que d’autres afin de renforcer la résilience des institutions financières et d’améliorer la stabilité du système financier et de l’économie du pays.

Maintenant que le pire de la crise semble passé, le moment de lever l’interdiction pourrait être arrivé.

En entrevue avec La Presse à la fin du mois de mai en marge de la présentation des résultats trimestriels de la Banque Nationale, Louis Vachon – alors PDG de la banque – avait indiqué s’attendre à ce que le régulateur permette à nouveau aux banques de bonifier les dividendes et de racheter des actions au cours de l’automne.

Louis Vachon avait dit du même souffle que la Banque Nationale devrait être en bonne position pour bonifier son dividende « possiblement de manière assez substantielle sur une base récurrente » dès qu’elle obtiendrait le feu vert des autorités pour le faire.

Pour ce qui est de racheter des actions de la banque à des fins d’annulation, Louis Vachon avait précisé que ça dépendrait notamment des acquisitions pouvant être réalisées.

Chez Valeurs mobilières Desjardins, l’analyste Doug Young s’attend à une bonification initiale moyenne du dividende de l’ordre de 12 % chez les grandes banques canadiennes. La Banque Nationale et la Banque de Montréal sont, selon lui, les institutions bancaires positionnées pour annoncer initialement les plus fortes hausses.

Les investisseurs anticipent et attendent donc depuis un moment déjà le jour où les grandes banques pourront recommencer à bonifier les dividendes, ce qui peut expliquer une partie de la forte appréciation des titres bancaires à la Bourse de Toronto au cours des derniers mois.

L’action de la Banque Nationale, par exemple, est en hausse de 45 % cette année et a presque triplé depuis son creux atteint en mars l’année dernière. L’action de la Banque Nationale est aujourd’hui à un sommet historique, ayant frôlé le seuil des 105 $ la semaine dernière.

Le Bureau du surintendant des institutions financières chapeaute et surveille plus de 400 institutions financières et 1200 régimes de retraite fédéraux pour déterminer s’ils sont en bonne santé financière et s’ils respectent les exigences qui leur sont applicables.