(Montréal) La direction d’Olymel, dont les employés de l’usine d’abattage de porcs de Vallée-Jonction sont en grève générale illimitée depuis le 28 avril, estime que le syndicat devra porter « le blâme et l’odieux » advenant que les producteurs de porcs n’aient « plus le choix que d’en arriver à des abattages humanitaires ».

« En matière d’écoulement des porcs en attente et de la menace d’un gaspillage alimentaire inadmissible, Olymel considère que c’est la seule responsabilité des dirigeants syndicaux qui est ici engagée », a affirmé le premier vice-président Paul Beauchamp, par voie de communiqué vendredi.

Plus tôt cette semaine, les Éleveurs de porcs du Québec avaient demandé au ministre du Travail, Jean Boulet, d’intervenir pour mettre fin au conflit, craignant que des animaux finissent par être euthanasiés, faute de place, ce qui causerait du gaspillage alimentaire à grande échelle. L’organisme avait blâmé les deux parties.

Le ministre Boulet avait dit ne pas vouloir s’immiscer dans le conflit, mais avait exprimé son désir que les choses se règlent rapidement.

Joint par téléphone, la CSN a refusé de réagir aux accusations d’Olymel.

Impasse dans les négociations

Jeudi, l’employeur a refusé une proposition de la CSN qu’il qualifie de « soi-disant compromis salarial » qui « dépasse encore largement les termes de la proposition de l’équipe de conciliation que la direction d’Olymel a acceptée la semaine dernière ». Cette autre proposition avait été précédemment refusée par le syndicat.

« Olymel a atteint les limites de ce qu’elle peut payer », a fait valoir M. Beauchamp vendredi. Les dirigeants syndicaux doivent comprendre qu’ils entraînent leurs membres dans la prolongation d’une grève dont personne ne peut prévoir la fin », a-t-il ajouté.

Cela fait maintenant 22 séances de conciliation qui échouent entre les parties. Les points encore en litige sont le salaire des employés et la durée de la convention collective. Cependant, le syndicat y a ajouté jeudi la question des horaires de travail. L’employeur propose un quart de travail de soir de 10 heures par jour, sur quatre jours, ce que le syndicat refuserait.

Avec ce revirement, Olymel considère que les « dirigeants syndicaux reviennent ainsi sur la parole donnée et sur un aspect majeur d’un règlement éventuel ».