(Toronto) Il était courant de voir Tyler Rumi et le personnel de sa ferme de cannabis de la Colombie-Britannique arroser les plantes jusqu’à la récente vague de chaleur.

À présent, des températures extrêmes forcent le co-fondateur et directeur général de Good Buds et son équipe à se réveiller en pleine nuit pour s’occuper de leur entreprise de Salt Spring Island et terminer leurs quarts de travail en matinée, avant 10 h.

« Lorsque nous arrosions généralement tôt le matin, vers 9 ou 10 h, l’eau s’évaporait immédiatement dans l’air parce qu’il faisait très chaud dehors », a déclaré M. Rumi.

« Maintenant, nous avons complètement modifié l’horaire de l’irrigation. »

Se réveiller à 2 h fait maintenant partie des nouveaux processus que l’entreprise a mis en œuvre alors qu’elle et d’autres fermes de cannabis tentent d’affronter la hausse des températures qui touche plusieurs provinces et qui a contribué au décès de centaines de personnes en Colombie-Britannique.

Des avertissements de chaleur ont été en vigueur récemment en Colombie-Britannique et en Alberta, dans de grandes parties de la Saskatchewan, des Territoires du Nord-Ouest et une partie du Yukon alors que les températures ont atteint 40 degrés Celsius dans certaines régions.

Soixante records de température ont été battus en Colombie-Britannique, y compris dans le village de Lytton, où un record canadien a été battu lorsque le mercure a atteint 46,6 degrés Celsius.

Des incendies de forêt ont également pris Lytton au piège, forçant un ordre d’évacuation d’urgence, car une grande partie de la zone a été brûlée cette semaine.

Les plants de cannabis peuvent supporter la chaleur, mais si les températures élevées se maintiennent, elles peuvent représenter une menace pour leur santé, tandis que les incendies de forêt peuvent nuire aux cultures en quelques secondes et faire des ravages sur une saison de croissance déjà courte au Canada.

Tyler Rumi a surveillé de près le thermomètre et dès qu’il a remarqué que le mercure grimpait, il a demandé au personnel de commencer à arracher des « ventouses d’eau », des mauvaises herbes qui absorbent l’eau destinée aux plants de cannabis.

Il s’est également assuré de garder son personnel au frais.

« Il fait simplement trop chaud là-bas, alors nous sortons et nous faisons notre désherbage et différentes activités tôt le matin avant que le pic de chaleur n’arrive, puis nous descendons vers l’océan ou vers le lac pour profiter de l’après-midi », a-t-il déclaré.

Pendant ce temps, le directeur général Mandesh Dosanjh s’estime chanceux, car son entreprise Pure Sunfarms fait la culture dans des serres, plus protégées des intempéries et d’autres éléments, et dans la vallée du Fraser, où les températures ne sont pas aussi chaudes.

Mais l’entreprise n’est toujours pas à l’abri du pire de Dame Nature.

Pure Sunfarms utilise la méthode de récolte perpétuelle, où les pièces sont toutes à différentes étapes des processus de plantation, de croissance et de nettoyage. Une attention particulière doit donc être accordée aux jeunes plantes pendant les vagues de chaleur.

« Ils vivent des moments les plus difficiles avec cette chaleur, a déclaré M. Dosanjh. Parce que nous étions en train de planter la semaine dernière, nous avions une pièce qui réclamait toute notre attention. »

M. Dosanjh a aussi rappelé au personnel de rester hydraté et de prendre plus de pauses.

Pour donner un peu d’aide aux plantes, lui et le personnel ont ajusté les teintes claires, les réglages de leurs évents et ventilateurs et ont eu recours à une station de brumisation nouvellement installée au-dessus de la canopée.

Les températures reviennent à leur normale dans la région, mais M. Dosanjh considère les deux dernières semaines comme un signe de ce qui s’en vient.

« Nous savons que la chaleur intense ne va pas disparaître au cours des prochains étés et qu’elle augmentera probablement », a-t-il résumé.