(Toronto) La Banque de Montréal a surpassé les attentes en affichant mardi un bénéfice du premier trimestre en hausse par rapport à l’an dernier, avant le début de la pandémie, ses clients trouvant les moyens de rembourser leurs prêts.

Les dirigeants de la banque ont également indiqué mardi que les clients américains bénéficiaient du déploiement plus rapide des vaccins, par rapport au Canada.

La Banque de Montréal a dépassé les attentes en affichant un bénéfice de près de 2,02 milliards ou 3,03 $ par action, pour le trimestre clos le 31 janvier, par rapport à celui de 1,59 milliard, ou 2,37 $ par action, à la même période un an plus tôt.

Les provisions pour pertes sur créances de la banque se sont élevées à 156 millions pour le trimestre, comparativement à celles de 349 millions du premier trimestre de l’an dernier, et à celles de 432 millions du quatrième trimestre de l’exercice 2020.

« Nous ne prêtons généralement pas aux personnes qui ne peuvent pas résister aux tempêtes », a observé Patrick Cronin, chef du risque de la banque, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

M. Cronin a donné l’exemple d’un restaurant qui a pu atteindre le seuil de rentabilité pendant les confinements grâce à ses plats à emporter, aux livraisons, aux réductions de coûts, au soutien gouvernemental et à ses réserves de liquidités.

« Je ne dirais pas qu’ils prospèrent. Mais vous savez, nous constatons une réelle stabilité et, dans certains cas, une amélioration des indicateurs de crédit, alors qu’ils trouvent des moyens de surmonter la tempête. Cela mène à d’assez faibles taux de perte. »

Le chef de la direction, Darryl White, a noté que plus de 40 % des bénéfices totaux de la banque provenaient du segment américain de l’entreprise, le qualifiant de moteur clé de la croissance future des bénéfices. M. White a estimé que les États-Unis avaient fait « de bons progrès » dans le déploiement de leur campagne de vaccination contre la COVID-19 et souligné que la banque avait augmenté ses attentes en matière de croissance économique au sud de la frontière. La banque a déclaré que 43 % du bénéfice net ajusté total provenait des États-Unis, 51 % du Canada et 6 % d’ailleurs.

Les dirigeants ont indiqué qu’ils étaient toujours positifs à l’égard des entreprises canadiennes à long terme, mais que le Canada pourrait « être à la traîne » des États-Unis en ce qui concerne la reprise du marché du travail, compte tenu de son plus lent rythme de vaccination.

Résultats « très fortement supérieurs »

Les revenus du trimestre ont totalisé près de 6,98 milliards, contre près de 6,75 milliards au premier trimestre de l’année dernière.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice de 3,06 $ par action, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 2,41 $ par action au même trimestre l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 2,15 $ par action pour le plus récent trimestre, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

L’analyste John Aiken, de Barclays, a souligné, dans une note de recherche, que les plus petites provisions démontraient que les résultats de la banque étaient « très fortement supérieurs » aux attentes, mais a noté que l’activité de gestion de patrimoine de la Banque de Montréal avait également connu un trimestre solide et que l’activité des marchés financiers était vigoureuse.

Le bénéfice net des activités de gestion de patrimoine de la banque a augmenté de 23 % par rapport à la même période il y a un an, tandis que le bénéfice net des marchés financiers a augmenté de 36 %, selon le rapport trimestriel.

M. White a indiqué que la société ajoutait des spécialistes des prêts hypothécaires à son personnel, tout en élargissant son équipe de courtiers en ligne dans un contexte de demande sans précédent et de volumes de transactions record.

Mais le chef de la direction a également noté que la société rationalisait et numérisait les activités de ses succursales. Lors de la conférence téléphonique, le directeur financier, Tayfun Tuzun, a également affirmé que le contrôle des dépenses restait une priorité pour l’entreprise, soulignant que certains secteurs de l’entreprise avaient des coûts de personnel inférieurs, qui étaient partiellement contrebalancés par des coûts plus élevés liés à la technologie.

Malgré les meilleurs profits ajustés dévoilés mardi, M. Cronin a indiqué que la banque gardait un œil sur les nouveaux variants de COVID-19.

« Un cas indésirable potentiel comprend […] un déploiement plus lent de la vaccination qui ferait basculer les emprunteurs qui arrivent tout juste à éviter la défaillance. Ou, dans le pire des cas, où les variants du virus nous ramènent dans une situation qui ressemble davantage à mars dernier », a mentionné M. Cronin.

« Ces cas ne sont pas notre cas de référence. Mais le risque qu’ils surviennent nous semblait plus élevé d’un trimestre à l’autre. »