(Lille) Le constructeur ferroviaire Bombardier Transport, en voie d’être repris par Alstom, veut ouvrir près de Grenoble une nouvelle usine destinée à la rénovation de trains, qui emploierait 120 personnes, a-t-on appris jeudi de source syndicale.  

La direction de Bombardier France a présenté au conseil social et économique (CSE) un projet d’implantation au Cheylas (Isère) d’une usine devant sous trois ans employer 120 personnes, a indiqué à l’AFP Karim Qhatabi, secrétaire de la section Sud (majoritaire) à l’usine Bombardier de Crespin (Nord), confirmant une information de l’Usine nouvelle.

Selon lui, les travaux doivent commencer « ces prochains jours » avec pour objectif l’ouverture dès octobre d’un bureau d’ingénierie employant une trentaine de salariés.

Interrogée, la direction de Bombardier France n’a pas démenti l’information, préférant ne pas faire de commentaire.

Sud et la CGT se sont abstenus au CSE selon M. Qhatabi, tandis que la CFDT a voté pour.  

« Nous ne pouvions pas voter contre, car il y a création d’emplois, mais avec le rachat par Alstom nous ne savons pas ce que va devenir la branche services, on ne sait pas si elle va être rattachée au site de Crespin. Notre crainte est de servir de banque pour financer un projet et que Alstom arrive et nous dise que cette nouvelle usine sera indépendante », a-t-il commenté.

Les syndicats s’inquiètent aussi de la pollution des sols du site, selon lui.  

Cherchant de nouvelles activités, la direction de Bombardier Transport France a notamment proposé aux régions de transformer à mi-vie les TER fabriqués à Crespin en remplaçant leurs moteurs diesel par des moteurs électriques et des batteries. Mais l’usine nordiste, unique site de Bombardier en France dont le carnet de commandes est plein pour plusieurs années, ne peut guère être agrandie.

Le groupe Alstom, qui dispose de plusieurs usines en France, doit prendre le contrôle de Bombardier Transport le 29 janvier, mais les deux entreprises restent indépendantes et concurrentes jusqu’à cette date.

Karim Qhatabi déplore d’ailleurs qu’en dépit de leurs demandes, les syndicats de Crespin n’aient eu aucune rencontre avec Alstom.