Le géant laitier et fromager Saputo demeure « très actif » dans sa recherche internationale d’occasions de croissance par fusion et acquisition (F&A), pendant qu’il s’efforce de limiter et de réparer les impacts de la pandémie sur ses activités.

« Notre “pipeline” de F&A contient une demi-douzaine de projets actifs, dont quelques-uns sont même très, très actifs ces temps-ci. En particulier aux États-Unis où il y a encore un potentiel significatif de consolidation dans notre industrie, et où nos récentes offres n’ont pas été retenues », a commenté jeudi Lino Saputo Jr., président du conseil et chef de la direction, lors de la téléconférence d’analystes qui suivait la publication des résultats trimestriels.

« En dépit de ces récents revers, le développement de notre plateforme aux États-Unis est de première importance dans notre plan d’affaires, d’autant que ce marché est encore très “chaud” en opportunités de F&A », a-t-il indiqué.

Ailleurs dans le monde, en Europe notamment, Lino Saputo Jr. a fait état d’un potentiel significatif de F&A pour favoriser l’expansion dans « le plus grand marché laitier du monde » des activités de Saputo. Outre-Atlantique, ces activités se limitent essentiellement au Royaume-Uni.

En Australie, le chef de la direction de Saputo a fait mention d’un « certain potentiel d’autres projets de F&A », malgré le fait que l’entreprise joue déjà un rôle de premier plan dans l’industrie laitière australienne.

Enfin, en Argentine, M. Saputo a dit demeurer à l’affût d’occasions de F&A afin « d’appuyer [son] excellente équipe de gestion dans ce marché très tourmenté par la crise, les difficultés économiques et les tensions politiques. »

Au fil de ses commentaires aux analystes, Lino Saputo Jr. s’est gardé de détailler davantage ses prochaines cibles. Mais dans un récent rapport sur Saputo, l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, avait fait part d’une hypothèse en matière de F&A pour le géant fromager.

« J’estime que Saputo aurait la capacité d’effectuer une acquisition de l’ordre d’un milliard de dollars en valeur d’entreprise tout en maintenant son niveau de dette nette aux environs de trois fois son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) », avait indiqué l’analyste.

Bénéfice en baisse

Quant à ses plus récents résultats, divulgués jeudi pour le trimestre clos le 30 septembre, Saputo a déclaré un bénéfice en baisse de 2,3 % malgré une hausse de 1 % de ses revenus à 3,7 milliards.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Selon les dirigeants de Saputo, le marché des produits laitiers demeure volatil en raison de la pandémie. Mais ils s’attendent à ce que cette volatilité soit plus modérée dans la deuxième moitié de l’exercice courant et au début du suivant.

Entre-temps, les ventes de Saputo dans son important marché des services alimentaires et des restaurants en Amérique du Nord continuent d’être touchées par les restrictions sanitaires liées à la pandémie.

Au Canada, cependant, ce recul des ventes dans les services alimentaires a été plus que contrebalancé par une augmentation de la demande chez des détaillants. Cette demande demeure aussi plus élevée qu’avant la pandémie, même si elle commence à se stabiliser après la forte augmentation au trimestre précédent.

Dans ce contexte, Saputo a réalisé un bénéfice net de 170,8 millions pour ce deuxième trimestre de son exercice 2021, comparativement à 174,9 millions lors de la même période un an plus tôt.

Le chiffre d’affaires trimestriel a grimpé à 3,7 milliards, après avoir été de 3,67 milliards lors du trimestre correspondant l’an dernier.

Le résultat ajusté de Saputo, qui exclut certains éléments non récurrents, a atteint 184,1 millions, ou 45 cents par action, en regard de celui de 198,3 millions, ou 50 cents par action, du deuxième trimestre de l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté par action de 43 cents et à des revenus de 3,73 milliards, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Par ailleurs, le conseil d’administration de Saputo a approuvé un dividende de 17,5 cents par action, lequel sera versé le 7 janvier aux actionnaires inscrits en date du 23 décembre.

— Avec La Presse Canadienne