(Amos) Une cinquantaine de travailleurs de l’usine de Produits forestiers Résolu d’Amos, en congé forcé depuis le 19 avril dernier, ont manifesté ce matin devant l’usine.

Au chômage en raison de la forte baisse de la demande de papier journal, pandémie oblige, ils craignent de ne pas être de retour au travail une fois la crise terminée.

« Il est vital de maintenir nos installations à Amos, indique le président du syndicat Unifor des employés (Local 227), Frédéric Auger. La demande pour le papier journal a chuté de 40 % depuis le début de la pandémie, et c’est loin d’être sûr qu’on va y survivre. Nous sommes inquiets. »

Pour le moment, une dizaine de personnes à peine travaillent dans l’usine, pour l’entretien de la machinerie et pour faire fonctionner la centrale thermique. « Il faut s’asseoir avec la direction pour avoir une idée précise de ce qui se passe, dit M. Auger. Les dirigeants de Résolu sont eux aussi dans l’attente de la reprise des marchés. »

Alternance de la production

Unifor propose d’alterner la production entre les différentes usines de Résolu, question de répartir les contrecoups de la crise sur plusieurs groupes de travailleurs au lieu d’un seul. « Il faut se battre pour garder nos usines ouvertes, a déclaré à la foule le président québécois du syndicat, Renaud Gagné. L’usine d’Amos est l’une des plus jeunes et des plus modernes de la compagnie, et elle est essentielle pour la région. »

Le président du Local 227 estime par ailleurs que l’exemple de Lebel-sur-Quévillon, dont l’usine de pâte kraft doit reprendre sa production demain, devrait motiver Résolu. « Les dirigeants de la nouvelle usine ont cru à leur projet, et ils ont mis l’argent nécessaire, a déclaré Renaud Gagné. L’usine devra être entretenue, avec l’hiver qui s’en vient, et ce sera plus difficile si elle demeure fermée. »

« Les copeaux doivent demeurer dans la région »

Ce qui se passe présentement à Amos n’est pas unique, selon le dirigeant syndical. « C’est la même chose sur la Côte-Nord. Les copeaux quittent la région pour aller se faire transformer ailleurs. Ça n’a aucun sens. Les ressources premières d’une région doivent profiter aux communautés qui y vivent. »

À cet effet, le maire d’Amos, Sébastien D’Astous, était sur les lieux en appui aux manifestants ce matin. « Les gens qui travaillent ici, ce sont des pères, des mères de famille qui vivent dans notre communauté, explique le maire pour justifier sa présence. C’est pour eux que nous offrons des services, des activités. Ils sont nos voisins, ils achètent chez nous. Nous nous devons de les appuyer. »

Le syndicat doit rencontrer la direction de Résolu à 15 h cet après-midi. Les représentants des employés ne sont pas très optimistes. « Ils ont dit qu’ils allaient faire une annonce lors de notre rencontre, explique le président local, Frédéric Auger. Je ne sais pas de quoi il sera question, mais ça n’augure rien de bon. »

L’usine Résolu d’Amos employait 160 personnes, dont 110 travailleurs syndiqués. Elle produit du papier journal, un secteur économique durement touché par la crise sanitaire.

Texte de l’Initiative de journalisme local