(Toronto) Le président exécutif de la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC), Richard Baker, a obtenu jeudi l’approbation des actionnaires pour racheter les actions du détaillant et les retirer des marchés boursiers, après avoir bataillé pendant des mois pour convaincre certains actionnaires récalcitrants.

Environ 98 % des actionnaires de la chaîne de grands magasins établie à Toronto ont approuvé jeudi la fermeture du capital et environ 94 % des actionnaires minoritaires l’ont appuyé.

« Ce fut un long voyage », a déclaré M. Baker à La Presse canadienne juste après le vote.

« Je me sens très bien parce que cela a été un bon processus, sain, avec beaucoup d’interactions et je pense que nos actionnaires ont obtenu un très bon rendement sur leur investissement. »

Le groupe d’actionnaires dirigé par M. Baker a présenté au début janvier une offre de 11 $ par action pour HBC.

C’était la troisième offre allongée par le groupe de M. Baker. En juin, il avait offert 9,45 $ par action, s’attirant ainsi les foudres des firmes actionnaires Catalyst Capital Group, de Toronto, et Land & Buildings Investment Management, de Stamford, au Connecticut.

L’investisseur activiste Land & Buildings, qui s’en était précédemment pris à HBC pour lui reprocher son incapacité à libérer la « valeur immobilière substantielle enfermée dans l’entreprise », avait dénoncé l’offre et son « prix terriblement inadéquat ».

M. Baker a ensuite amélioré l’offre en la portant à 10,30 $ par action, mais cela n’a pas suffi.

Catalyst, qui contrôle environ 17,5 % des actions ordinaires de HBC, a utilisé diverses techniques pour bloquer le groupe de M. Baker, et a même présenté une contre-offre de 11 $ par action.

Cela a convaincu le groupe de M. Baker d’augmenter son offre.

« Je n’aurais pas fait grimper les enchères si je n’avais pas pensé que c’était la bonne chose à faire », a fait valoir M. Baker, en se remémorant la dernière année. « Je pense que les actionnaires ont obtenu une bonne valeur en réduisant le risque de leur investissement […] et nous pensons que nous aurons un bon rendement à l’avenir. »

Catalyst a également demandé à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario de bloquer l’offre de privatisation, mais celle-ci n’a finalement qu’ordonné à HBC et au groupe de M. Baker de fournir plus d’informations avant de tenir un vote des actionnaires.

Le conseil d’administration de HBC a recommandé à l’unanimité aux actionnaires d’appuyer l’offre améliorée.

Pour aller de l’avant, l’accord devait obtenir au moins 75 % de tous les votes des actionnaires et une majorité simple des votes des actionnaires minoritaires, y compris Catalyst.

Malgré l’obtention de l’approbation des actionnaires, la transaction est toujours assujettie à certaines conditions de clôture et devra être approuvée par la Cour supérieure de justice de l’Ontario — une autorisation que HBC a l’intention de solliciter vendredi.

Les actions ordinaires de HBC seront radiées de la cote de la Bourse de Toronto après la clôture de la transaction.

Accent sur les offres en ligne

M. Baker a déjà des plans pour HBC, qui a été fondée en 1670 et compte 250 magasins et 30 000 employés à travers ses marques La Baie d’Hudson, Saks Fifth Avenue et Saks Off 5th.

M. Baker a annoncé que La Baie d’Hudson était sur le point de lancer un nouveau site web et avait l’intention de continuer à mettre l’accent sur ses offres en ligne.

« C’est le moment de réinvestir l’argent gagné dans l’entreprise afin de créer une meilleure entreprise plus solide », a-t-il affirmé.

« Maintenant, nous pouvons nous concentrer sur cela sans avoir à nous demander si nous en distribuons suffisamment à nos actionnaires. Sommes-nous en train de surinvestir et de ne pas offrir un assez bon rendement pour nos actionnaires ? »

M. Baker, qui est également copropriétaire de la société de développement immobilier National Realty Development, est gouverneur de HBC depuis juillet 2008 et en était précédemment le chef de la direction.

Il a été critiqué pour le recul de la valeur des actions de HBC alors qu’il était à la barre du détaillant et pour ne pas avoir mieux utilisé les biens immobiliers possédés par HBC.

En 2018, certains actionnaires s’en sont pris à sa rémunération, qui atteignait alors 37 millions en attributions à base d’actions et plus de 16,6 millions en attributions à base d’options.

Ces actionnaires avaient voté contre les pratiques de rémunération de l’entreprise, affirmant que « nous ne pensons pas que la rémunération de l’entreprise est suffisamment liée à la performance » et « nous ne pensons pas que les attributions ont été suffisamment justifiées ».