C'est un rendement de 10,4% que Michael Sabia laisse en héritage pour sa dernière année à la tête de la Caisse de dépôt et placement.

«Le portefeuille livre la performance attendue», a commenté son successeur, Charles Émond, en conférence de presse.

L'année 2019 a été marquée par des marchés boursiers «qui se sont emballés», estime M. Émond, mais la Caisse a gardé les pieds sur terre. «On ne cherche pas à suivre la vague, on cherche une performance stable d'une année à l'autre».

La performance de la Caisse en 2019 est inférieure à son indice de référence, en raison notamment de son portefeuille immobilier, qui affiche un rendement de -2,7%.

Le rendement de 2019 est le plus élevé des cinq dernières années. Il a ajouté 31,1 milliards à l'actif de la Caisse, qui a atteint 340,1 milliards au 31 décembre.

Le rendement des différents déposants varie entre 9,5% et 10,8% pour 2019. Le président-directeur général de la Caisse a souligné que sur un an, cinq ans et dix ans, le rendement est supérieur aux besoins des déposants.

Sur les marchés boursiers, la Caisse affiche un rendement de 17,2% pour 2019, une année de tous les records en bourse. C'est un peu moins que l'indice de référence de 18%. Un seul titre peut expliquer ce petit écart, c'est SNC-Lavalin, a précisé M. Émond.

Les placements privés, qui prennent de plus en plus d'importance dans le portefeuille de la Caisse, a obtenu un rendement de 10,5%, supérieur à l'indice de référence.

La Caisse obtient un bon score pour ses investissements en revenus fixes, dont le rendement a été de 8,9%, supérieur à son indice de référence.

Au Québec, la Caisse a investi 3,3 milliards de plus en 2019. Au total, les investissements de la Caisse au Québec atteignent 66,7 milliards, dont 47,6 milliards dans le secteur privé. «C'est là qu'on peut avoir plus d'impact», a assuré Charles Émond.

Contre-performance dans l'immobilier

La valeur des centres commerciaux au Canada, dans lesquels la Caisse a investi massivement, a baissé en 2019. Des pertes ont aussi été enregistrées dans le marché résidentiel de New York à cause de la réglementation visant à contrôler les hausses de loyer.

La sous-performance du secteur immobilier plombe les résultats de la Caisse depuis plusieurs années.

«On ne peut pas être satisfait de ce rendement», a commenté la nouvelle responsable du portefeuille, Nathalie Palladitcheff, qui promet un coup de barre.

Le portefeuille global de la Caisse a beaucoup changé au cours des dernières années, a précisé son PDG. Il est composé de plus de placements non liquides, dans les infrastructures notamment, et il a une exposition plus grande hors du Canada.

La mondialisation de la Caisse se poursuivra, a indiqué M. Émond. «Il faut aller partout sur la planète pour aller chercher du rendement», a-t-il dit.

Accusée d'avoir augmenté ses investissements dans les paradis fiscaux, la Caisse affirme que son intention est toujours de réduire son recours aux «juridictions à fiscalité réduite», ce qui peut être difficile dans les transactions réalisées avec des partenaires internationaux . «L'objectif est toujours de réduire la double imposition», a plaidé M. Émond.

Le successeur de Michel Sabia s'attend à ce que la recherche de rendement soit plus difficile au cours des prochaines années.

Rendement annuel

2019: 10,4%

2018: 4,2%

2017: 9,3%

2016: 7,6%

2015: 9,1%