(Davos) Le président américain Donald Trump a enjoint mercredi Apple d’« aider » la police à accéder aux données chiffrées de ses téléphones si nécessaire, relançant un conflit récurrent entre son administration et le géant de la technologie.

« Apple doit nous aider. J’y tiens fortement. Ils ont les clés pour accéder à tant de criminels », a-t-il dit dans une interview à Davos (Suisse) avec CNBC, peu après un petit-déjeuner auquel participait Tim Cook, le patron du géant à la pomme.

À l’origine de ce différend, l’attaque en décembre de la base aéronavale de Pensacola, en Floride.

Trois marins avaient été tués par un aviateur saoudien en formation « motivé par l’idéologie djihadiste », selon le ministre américain de la Justice Bill Barr.

Le gouvernement américain réclame depuis l’accès aux deux iPhone du tireur que les enquêteurs ne parviennent pas à débloquer.

Une bataille similaire avait déjà eu lieu en 2015 entre Apple et le ministère de la Justice après la tuerie de San Bernardino (Californie) qui avait fait 14 morts.

Apple avait refusé d’aider la police à accéder au contenu crypté du téléphone d’un des auteurs de l’attentat.  

Le bras de fer s’était achevé en 2016, lorsque le gouvernement avait dépensé, selon la presse, un million de dollars pour qu’une société tierce développe un outil capable de contourner le cryptage.

Cette passe d’armes s’inscrit dans un débat technologique et politique de fond qui dépasse Apple et même les États-Unis, entre les partisans d’une protection absolue de la propriété privée et ceux qui y voient un obstacle dans des enquêtes criminelles.