(Montréal) Bombardier Transport construira au moins 205 nouvelles voitures pour le réseau de transport en commun SkyTrain de Vancouver, mais son usine de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, toujours en panne de contrats, ne profitera vraisemblablement pas de ce nouveau contrat de 721 millions CAN.

Si son centre d’ingénierie situé à Saint-Bruno, en banlieue sud de Montréal, participera à la conception, l’assemblage se fera plutôt à ses installations de Kingston, situées en Ontario, qui assumera également une partie de la conception.

« Le site de Bombardier à Kingston est notre centre d’expertise pour la technologie de propulsion par moteur à induction linéaire, a expliqué par courriel une porte-parole de l’entreprise, Annick Robinson. De plus, la voie pour la mise à l’essai pour ce type de voiture se situe à Kingston. »

Le communiqué annonçant le contrat avec TransLink, alors que Bombardier Transport doit passer dans le giron d’Alstom le 29 janvier, ne fait aucune mention de l’usine de La Pocatière. La commande pour 205 voitures s’accompagne également d’une option pour 400 autres unités.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Une ligne de montage de l'usine de Bombardier à La Pocatière

Kevin Desmond, le chef de la direction de la société qui exploite les réseaux de transport en commun à Vancouver, a souligné qu’il s’agissait de la « plus importante commande d’approvisionnement de parc à ce jour ».

« Ces nouvelles voitures pour le réseau SkyTrain contribueront non seulement à remplacer nos voitures vieillissantes, mais aussi à préparer le système de transport collectif du Grand Vancouver à l’expansion du réseau », a-t-il fait valoir.

Bombardier a conçu et fourni le système original pour le SkyTrain.

Mme Robinson a précisé que dans le passé, d’autres usines de l’entreprise, dont celle située à Plattsburgh, aux États-Unis, ont déjà été mises à contribution pour effectuer de l’assemblage lorsque la charge de travail à Kingston était « très élevée ».

En septembre dernier, les travailleurs de Bombardier à La Pocatière ainsi que le maire de la municipalité Sylvain Hudon avaient effectué une sortie publique en demandant l’aide de Québec afin d’éviter un dénouement malheureux à l’usine.

Une fois la seconde commande des voitures Azur du métro de Montréal complétée, vers le mois de juin, on ne retrouvera qu’une poignée d’employés sur le site, s’était notamment inquiété le syndicat. L’usine en compte près de 350 à l’heure actuelle, a souligné Mme Robinson. On retrouvait plus de 1400 travailleurs sur le site au début des années 2000.

Il n’avait pas été possible de joindre le président syndical à l’usine de La Pocatière, lundi après-midi.

Dans le but de gonfler le carnet de commandes de l’usine, ses travailleurs et les autorités locales avaient demandé l’intervention du gouvernement Legault afin d’accélérer le renouvellement du parc de voitures du métro de Montréal et une exigence de contenu local d’au moins 25 % pour de futurs contrats de transport collectif — comme pour le tramway de Québec et le prolongement du Réseau express métropolitain — afin de favoriser le site de La Pocatière.