(Crespin) Le constructeur ferroviaire Bombardier a annoncé vendredi investir près de 25 millions d’euros (39,1 millions de dollars canadiens) dans son usine de Crespin, dans le nord de la France, pour en augmenter la capacité de production de 25 %, avec la création de 400 contrats de travail à durée indéterminée (CDI) et en essayant notamment de réemployer d’ex-salariés de Bridgestone et SKF.

Bombardier Transport — qui doit être racheté par Alstom fin janvier — entend faire passer d’ici l’an prochain la capacité de production de la plus grande usine ferroviaire de France, située près de Valenciennes, de 800 voitures de train environ à plus de 1000 voitures par an.

Le programme, appelé « Plan 1000 », prévoit la création de 400 postes à Crespin, dont la moitié en titularisant des intérimaires et contrats à durée déterminée.  

Au total, Crespin passera en 2021 de 2000 employés (dont 1600 CDI) à plus 2500 personnes (dont 2000 CDI), a précisé le président de Bombardier Transport France et Benelux, Laurent Bouyer.  

Le suédois SKF, spécialiste des roulements à billes, a annoncé des suppressions de postes sur plusieurs sites en France. Le géant japonais du pneumatique Bridgestone va lui fermer son usine de Béthune (Pas-de-Calais).

Le groupe va notamment essayer de trouver des postes pour des employés des entreprises de la région ayant annoncé des plans sociaux, comme Bridgestone et SKF. « Nous essayons d’être solidaires dans la mesure du possible », a relevé M. Bouyer.

M. Bouyer a par ailleurs indiqué que Bombardier avait « 4 milliards [d’euros, 6,2 milliards de dollars canadiens] de commandes à exécuter aujourd’hui, qui nous donnent au moins cinq ans de visibilité industrielle », en présentant le projet d’investissement. « Nous avons été très touchés par le coronavirus » avec cinq mois de retard de production et le carnet de commandes s’est étoffé de 35 %.

Le « Plan 1000 » doit permettre de « doter l’outil industriel d’une capacité de rattrapage — en tout cas limiter l’impact pour les clients et les usagers qui voudraient voir les trains neufs arriver — et en même temps d’en profiter pour moderniser le site », a-t-il dit.

L’usine nordiste doit livrer 400 voitures pour le Francilien — un train de banlieue destiné à l’Île-de-France — et plus de 500 voitures pour les trains régionaux à deux niveaux Omneo, ainsi que, en collaboration avec Alstom, des voitures du RER NG — pour les lignes D et E du RER francilien —, du train M7 de la SNCB (Belgique) et du métro parisien.

Bombardier est candidat à d’autres appels d’offres, dont le futur RER MING (pour la ligne B) pour lequel il s’est allié à l’espagnol CAF face à Alstom.

Le constructeur entend « moderniser en profondeur l’outil de production », par le biais d’« actions de digitalisation et de robotisation qui contribueront à améliorer la performance des opérations et à réduire la pénibilité de certaines activités, par exemple en chaudronnerie ou en peinture », dans cette usine centenaire qu’il a rachetée en 1989.