L’arrêt presque complet des activités aériennes devrait entraîner une chute des revenus d’environ 250 millions de dollars pour Aéroports de Montréal. En réaction, l’organisme a annoncé jeudi diverses mesures, dont la suspension d’importants travaux de construction.

L’organisme constate une baisse de fréquentation qui devrait atteindre 80 % pour le trimestre qui vient de débuter, d’avril à juin. Privée à la fois des revenus aéronautiques, de ceux liés aux commerces en son sein et à ses stationnements, ainsi que des frais d’amélioration aéroportuaires facturés à chaque voyageur, ADM prévoit que ses entrées de fonds chuteront d’environ 35 % sur l’ensemble de l’année.

En réaction, l’aéroport Montréal-Trudeau devra dorénavant fonctionner sans l’une de ses deux pistes parallèles principales (06G-24D, plus au nord), du tiers des barrières de l’aérogare et son aéroquai.

Une diminution de 45 % du budget d’investissement mène aussi à « l’arrêt partiel ou complet de nombreux projets de construction ».

C’est le cas principalement du projet « Côté ville » de l’aéroport Montréal-Trudeau, évalué à 2,5 milliards de dollars. Celui-ci devait notamment à une reconstruction complète du stationnement étagé, à l’élargissement du débarcadère et à la construction d’une station du REM.

Ce projet fera maintenant l’objet d’une « révision […] dans son approche globale », écrit ADM dans un communiqué. « ADM se concentrera sur une priorité, celle d’avancement de la station du REM. »

Malgré tout, l’organisme ne prévoit effectuer aucune mise à pied. Environ le tiers de son personnel, jugé non-essentiel, sera soumis à la Subvention salariale d’urgence du gouvernement fédéral. La haute direction réduira son salaire de 20 %, la direction de 10 %. Les hausses de salaire qui devaient être accordées aux employés non syndiqués sont révoquées.

Ottawa avait déjà annoncé il y a quelques semaines la suspension des loyers que lui doivent les aéroports canadiens pendant 10 mois. Pour ADM, il s’agit d’une économie de 38 millions de dollars.