(San Francisco) Le géant des micro-processeurs Intel, qui vient de se retirer du marché des puces 5G pour smartphones, a abaissé jeudi sa prévision de chiffre d’affaires annuel, ce que les investisseurs ont lourdement sanctionné en Bourse.

Vers 17h30, le titre plongeait de plus de 7,5 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.  

« Nous adoptons un regard plus prudent sur l’année (en cours), même si nous nous attendons à ce que les conditions du marché s’améliorent au deuxième semestre », a commenté le patron du groupe Bob Swan, cité dans le communiqué de résultats.  

Intel prévoit désormais des ventes annuelles de 69 milliards de dollars environ, contre 71,5 milliards anticipés jusque-là par le groupe.

Le chiffre d’affaires du premier trimestre a pourtant été conforme aux prévisions, à 16,1 milliards de dollars. Ajusté et rapporté par action, il est même ressorti à 89 cents, soit légèrement au-dessus des attentes moyennes des analystes. Le bénéfice net est ressorti en repli de 11 % à 4 milliards de dollars.

Mais les investisseurs ont vraisemblablement peu apprécié la baisse des activités hors PC.  

Le chiffre d’affaires de ces activités (puces mémoire, puces pour data centers, pour objets connectés etc…) ont baissé de 5 % au premier trimestre, alors qu’en règle générale, ce sont plutôt elles qui tirent les résultats d’Intel.

Intel avait déjà dévissé en Bourse après la publication de ses résultats annuels en janvier, plombés par le ralentissement du marché et celui de l’économie chinoise.

Le groupe fait aussi face à un gros défi financier car il vient d’annoncer se retirer du marché des puces de connexion 5G - l’internet mobile ultra-rapide en cours de déploiement - pour smartphone.

Il avait fait cette annonce mi-avril, quelques heures après que son concurrent Qualcomm eut trouvé un accord de réconciliation avec Apple après deux ans de bataille juridique. Les deux groupes avaient mis fin à leur conflit en scellant un accord pluriannuel de fourniture de composants.

Qualcomm, spécialiste de puces de connexion, est donc redevenu fournisseur d’Apple, au détriment d’Intel, vers lequel s’était tourné Apple pour ne plus dépendre de Qualcomm.

« La 5G est toujours une priorité stratégique pour Intel » mais « dans les smartphones, il est devenu évident qu’il n’y a pas de voie claire vers la rentabilité », avait dit Bob Swan.

Intel « assurera les commandes de ses clients pour ses modem 4G mais ne prévoit pas de lancer de modems 5G pour smartphone, y compris ceux qui étaient prévus pour 2020 », avait aussi dit Intel.