Le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, veut continuer à voir des changements au sein de Stornoway, l’exploitant du projet diamantifère Renard, à la baie James dans le Nord-du-Québec, mais il n’ira pas jusqu’à exiger un grand ménage au sein de la direction de cette entreprise en difficulté.

La minière a notamment reçu des investissements d’un demi-milliard de dollars de Québec — son plus important actionnaire — ainsi que de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

Afin de limiter ses coûts, Stornoway, qui éprouve d’importantes difficultés au chapitre de ses liquidités, a cessé la semaine dernière d’exploiter un gisement à ciel ouvert tout en continuant l’exploitation de gisements souterrains.

Désireux de voir la minière poser des gestes de redressement, M. Fitzgibbon y est allé d’un vote de confiance, jeudi, à l’endroit du président et chef de la direction, Patrick Godin.

« Je suis à l’aise avec M. Godin, a-t-il dit, à Montréal, en marge du dévoilement du nouveau président-directeur général d’Investissement Québec. M. Godin a une expertise pertinente dans le domaine minier. Je pense que son expérience est pertinente. »

Aux commandes depuis janvier 2019, M. Godin s’est joint à Stornoway en mai 2010 en tant que chef des opérations. Il était donc présent alors que les difficultés s’accumulaient.

M. Fitzgibbon s’est montré satisfait des changements annoncés la veille par la minière, qui a fait part de la nomination de Dino Rambidis comme nouveau chef de la direction financière et de la promotion d’Annie Torkia Lagacé à titre de vice-présidente exécutive au développement corporatif, aux affaires juridiques et secrétaire corporative.

Le ministre de l’Économie, qui a déjà critiqué Stornoway au cours des dernières semaines, veut également voir l’entreprise apporter des changements en matière d’exploitation pour éventuellement investir de nouveau.

« Il y a des difficultés opérationnelles, a-t-il rappelé. Je pense que c’est logique qu’un actionnaire, (avec une participation de) 300 millions, demande des gens qui vont pouvoir venir complémenter. »

Par l’entremise de sa filiale Diaquem, Investissement Québec est le plus important actionnaire de Stornoway, puisqu’il possède 25,79 % des actions en circulation, selon les données de Thomson Reuters Eikon.

Stornoway a éprouvé des pépins de bris de diamant et l’entreprise est confrontée à un marché où les prix sont plutôt déprimés, ce qui l’oblige à vendre ses produits à des « prix plus bas que par les années passées et beaucoup plus bas que les prix initialement anticipés lors de la construction de la mine ».

À la Bourse de Toronto, le titre de Stornoway se négocie aux alentours de 7 cents. L’action s’était négociée à plus de 2,90 $ en 2011.