En pleines turbulences, le groupe américain General Electric (GE) a supprimé 30 000 emplois dans le monde en 2018, selon son rapport annuel diffusé mardi.

L'entreprise recensait 283 000 salariés au 31 décembre 2018, contre 313 000 un an plus tôt, détaille le document.  

Même si l'effectif du groupe fluctue considérablement au fil du temps, il est descendu l'an dernier à son plus bas niveau depuis au moins 20 ans.

Le conglomérat industriel, qui a longtemps dominé l'industrie mondiale, a perdu de sa superbe à cause de mauvais paris dans le secteur financier et les énergies fossiles et en raison d'erreurs de management.

Le groupe avait notamment racheté en 2015 pour 15 milliards de dollars le pôle énergie du fleuron industriel français Alstom, en plein ralentissement du marché des réacteurs nucléaires.  

GE s'était à l'époque engagé à créer un millier d'emplois nets en France. Mais l'entreprise a renoncé à cette promesse en juin dernier et devra verser en conséquence 50 millions d'euros de pénalités pour financer un fonds de réindustrialisation dans le pays.  

L'entreprise fait « tout ce qui est en son pouvoir pour remettre GE en position de force », a assuré le nouveau PDG de l'entreprise dans une lettre accompagnant le rapport annuel de la société. Il en appelle pour ce faire « au soutien et à la patience » des actionnaires.

Nommé il y a cinq mois, Larry Culp a notamment promis de « maintenir une politique budgétaire serrée » pour, in fine, revenir à « un niveau de dividende équivalent à ce que distribuent nos concurrents ».

Entre autres mesures d'austérité, l'entreprise avait en effet décidé en octobre dernier de réduire son dividende à la portion congrue (1 cent par action).  

Le groupe, qui a besoin d'argent frais pour honorer les échéances de remboursement de son énorme dette, multiplie les initiatives pour renflouer ses caisses, la dernière en date étant la cession, pour 21,4 milliards de dollars, de ses activités biopharmaceutiques au groupe industriel Danaher.  

GE mise également sur l'argent récupéré grâce à la fusion de ses activités de transport (locomotives et systèmes de signalisation) avec l'équipementier ferroviaire américain Wabtec, finalisée plus tôt dans le mois, ainsi que sur les 20 milliards du programme de cession d'actifs industriels lancé fin 2017 par le prédécesseur de M. Culp, John Flannery.

Le groupe prévoit aussi de « monétiser ses participations restantes dans (ses coentreprises) Baker Hughes et Wabtec ».