Des résultats emballants, une révision à la hausse des prévisions financières pour l’année en cours et un important programme de rachat d’actions ont fait grimper le titre de BRP de plus de 15 %, hier.
Pour le premier trimestre de son année financière 2020, BRP a dégagé un bénéfice net de 23,8 millions, en hausse de plus de 77 % sur celui de l’année précédente. Ses revenus ont progressé de 17 %, notamment grâce à la popularité de son nouveau véhicule à trois roues, le Can-Am Ryker.
Du même coup, l’entreprise a modifié ses prévisions financières pour cette année. Principalement, sa prévision de bénéfice par action a été légèrement augmentée, passant d’une fourchette de 3,50 $ à 3,70 $ à une autre de 3,55 $ à 3,75 $.
« Il y a eu une augmentation du dollar américain face au dollar canadien qui augmente nos ventes, puisque plus de la moitié sont faites aux États-Unis », justifie d’abord le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli.
« Aussi, nos ventes de pièces ont été excellentes parce que la saison de motoneige a été plus longue et que nous avons racheté quelques actions pendant le trimestre. » — José Boisjoli
Parlant de rachat d’actions, le conseil d’administration de BRP a annoncé avoir mis de côté 300 millions de dollars pour déclencher sous peu une offre de rachat.
« On a créé un comité spécial qui devrait se réunir la semaine prochaine pour déterminer une prime par rapport au cours de l’action à ce moment-là, explique M. Boisjoli. Nous donnerons ensuite environ un mois aux actionnaires pour déterminer s’ils versent leurs actions ou non. »
Nouvelles fonctions
Les actionnaires de BRP se sont réunis hier matin, à Valcourt, pour leur assemblée annuelle. À cette occasion, M. Boisjoli a officiellement ajouté le titre de président du conseil d’administration à celui de président et chef de la direction qu’il occupait depuis 16 ans. Il remplace, dans ses nouvelles fonctions, nul autre que Laurent Beaudoin, qui part à la retraite.
Le cumul des deux fonctions ne fait pas l’unanimité parmi les investisseurs. Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) s’y oppose depuis longtemps, selon son directeur, Willie Gagnon.
« Ça réduit l’indépendance du conseil, ça réduit son acceptabilité sociale et ça réduit son efficacité. » — Willie Gagnon
« C’est très fréquent aux États-Unis, un peu moins ici, reconnaît M. Boisjoli. Ce sont surtout des fondateurs qui sont dans cette situation-là. Moi, ça fait 30 ans que je suis chez BRP, 16 comme président, nous trouvions cela acceptable. Mon but est d’assurer la continuité. »
Michael Hanley, déjà membre du conseil d’administration, sera désigné comme administrateur principal, ce qui console un peu le MÉDAC.
« C’est important qu’il y ait un administrateur principal pour être capable de tenir des réunions sans les membres liés à l’entreprise, lorsque c’est nécessaire », juge M. Gagnon.
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