Les créanciers de Caroline Néron ont accepté dans une proportion de 96 % la proposition qui leur avait été soumise au début du mois de mai. Celle-ci prévoit le versement d’environ 0,16 $ par dollar de créance au cours des trois prochaines années. Le premier chèque est attendu à la fin du mois de décembre prochain.  

« Ça signifie que les créanciers ont cru au projet et ont pensé que c’était la meilleure proposition. C’est un chiffre [96 %] qui parle pas mal », a indiqué à La Presse le syndic dans le dossier, Ronald Gagnon, de BDO Canada.

Un rejet de la proposition aurait engendré une faillite automatique.

« Il était nécessaire de prendre ce virage pour pouvoir continuer cette entreprise, a souligné Caroline Néron dans un communiqué. Merci pour tout le support et de tous les messages de soutient que j’ai reçues au court des dernier mois. Merci du fond du cœur à toute mon équipe qui m’a aidé à passer à travers tous ces épreuves. »

Taille réduite

Le vote s’est tenu au Bureau du surintendant des faillites, au centre-ville de Montréal, en présence d’une dizaine de personnes. Seulement deux créanciers ont voté à main levée, a précisé le syndic, alors que les autres ont préféré soumettre leur vote par écrit au cours des derniers jours.

Le principal créancier, Revenu Québec, à qui les entreprises de Caroline Néron doivent plus de 2 millions de dollars, s’est prononcé hier matin en votant à main levée. Son vote était crucial pour la survie de l’entreprise.

La proposition prévoit une distribution de 500 000 $, alors que les créances non garanties s’élèvent à environ 3,2 millions. Si les sommes promises ne sont pas versées comme prévu dans les prochaines années, la proposition sera annulée et les droits des créanciers renaîtront, explique Ronald Gagnon.

Caroline Néron et son ex-conjoint, l’homme d’affaires Réal Bouclin, n’auront pas droit à leur part du gâteau. Ils devront faire leur deuil de 511 255 $ et 750 000 $ respectivement.

Les deux entreprises de bijoux de Caroline Néron qui s’étaient placées à l’abri de leurs créanciers en janvier n’ont pas réussi à trouver un nouveau prêteur à long terme. Désormais, elles devront vivre uniquement avec les liquidités générées par la vente de produits, mais les coûts d’exploitation ont beaucoup fondu.

Le nombre de magasins est en effet passé de 14 à 5 (il y a en outre une franchise), tandis qu’il reste environ 80 employés sur 152. Et le siège social occupe un espace deux fois moins grand. L’entreprise misera davantage sur les ventes en ligne et de gros.

Malgré l’entente avec les créanciers ordinaires, l’entreprise continue d’avoir d’importantes dettes, notamment envers Fiera Capital à qui elle doit 5 millions.

Consultez notre texte sur la proposition présentée aux créanciers