Si le Canada abaissait son taux d'imposition des entreprises, Siemens, société allemande d'ingénierie et d'électronique, investirait encore plus dans le pays, a dit son président et chef de la direction au Canada, après s'être entretenu avec le premier ministre Justin Trudeau, lundi, à Montréal.

Faisal Kazi, de Siemens Canada, a déclaré que son entreprise saluerait une réduction de l'impôt des entreprises, tout en ajoutant que le Canada demeurait un lieu d'investissement attrayant en raison de son réservoir de talents et des investissements continus du gouvernement dans l'innovation.

M. Kazi a affirmé qu'il ne faisait pas de doute que l'entreprise pourrait investir encore plus au Canada « si la structure fiscale était plus attrayante ».

M. Kazi et la chef de direction de Siemens USA, Barbara Humpton, ont rencontré le premier ministre Justin Trudeau lundi après-midi lors du Sommet international des femmes les plus puissantes organisé par le magazine « Fortune ».

Depuis l'annonce d'une importante réforme fiscale aux États-Unis, M. Trudeau et le ministre des Finances, Bill Morneau, ont été pressés d'agir afin de maintenir la compétitivité du Canada.

M. Morneau a l'intention d'annoncer dans sa mise à jour économique de l'automne, le 21 novembre, des politiques visant à renforcer la compétitivité du Canada.

Mme Humpton a affirmé que sa société était intéressée par le programme gouvernemental de « supergrappes », doté de 950 millions, et par ses investissements dans l'intelligence artificielle.

Le ministre de l'Innovation, Navdeep Bains, a annoncé en février que cinq groupes de technologie se partageraient un financement fédéral pouvant atteindre 950 millions afin de réunir entreprises, institutions universitaires et autres organismes sans but lucratif afin de créer des grappes d'innovation dans tout le pays.

M. Trudeau s'est également entretenu lundi avec Isabelle Marcoux, présidente du conseil de Transcontinental, qui a dit avoir parlé de l'accroissement du rôle des femmes dans les entreprises et d'une aide supplémentaire du gouvernement aux médias imprimés.

Selon Mme Marcoux, le gouvernement a fait des avancées, mais « beaucoup plus » doit être fait pour augmenter le nombre de femmes dans les conseils d'administration de sociétés au Canada.

Elle a ajouté qu'elle participait à des efforts pour constituer un groupe de femmes cadres qui pourraient assumer des rôles de premier plan dans les entreprises.

« Nous devons bâtir ce bassin de dirigeantes », a affirmé Mme Marcoux. « Les entreprises canadiennes ont la responsabilité de construire ce pipeline (d'expertise). »

Mme Marcoux a ajouté qu'elle avait également insisté auprès de M. Trudeau sur la nécessité que son gouvernement investisse davantage pour aider les journaux locaux à traverser une période difficile.

Son entreprise, qui était propriétaire de nombreux journaux à travers le pays, les a tous vendus sauf un, a-t-elle souligné.

« Nous sommes une société d'impression et nous constatons que nos clients - en particulier la presse locale - souffrent », a-t-elle fait valoir.

Ottawa a promis 50 millions sur cinq ans pour aider les médias imprimés locaux dans son budget 2018.

« Je pense que ce n'était pas suffisant », a dit Mme Marcoux. « Et c'est un peu compliqué d'avoir accès à ces fonds. »

M. Trudeau doit prendre la parole lundi soir, dans le cadre d'un entretien d'ouverture de la conférence.