Corus Entertainment a affiché mercredi un bénéfice du premier trimestre inférieur à celui attendu par les analystes, certains annonceurs télévisuels ayant rajusté leurs priorités de dépenses dans les derniers mois de 2017.

«L'industrie publicitaire continue de se réévaluer et de se recalibrer alors que les gens du marketing font évoluer leurs stratégies sur les modèles de médias pour optimiser leur mélange d'éléments de télévision, de radio et de numérique», a expliqué le chef de la direction de Corus, Doug Murphy, à des analystes.

Les réservations publicitaires à plus long terme pour la télévision se déroulaient à un bon rythme jusqu'à la programmation d'automne et semblaient se destiner à une croissance modeste, a-t-il ajouté.

«Cependant, alors que le trimestre progressait, nous avons vu un changement vers les achats à plus court terme (...) Lorsque nous approchions la fin de l'année calendaire, il est devenu évident que certains engagements publicitaires ne se concrétiseraient pas comme nous l'avions prévu.»

Les investisseurs ont mal réagi à la publication des résultats et l'action de Corus a reculé à son plus faible niveau en près de deux ans à la Bourse de Toronto. Le titre a clôturé la séance en baisse de 1,87 $, soit 17 %, à 9,17 $ à la Bourse de Toronto. Il n'avait pas clôturé sous la barre des 10 $ depuis février 2016.

M. Murphy a indiqué que Corus étudiait activement plusieurs initiatives qui pourraient lui permettre de changer sa façon de mener ses affaires avec les annonceurs, mais pour agir de la sorte, la société devra s'allier à des partenaires comme des agences publicitaires et des câblodistributeurs.

«Nous ne pouvons pas simplement claquer des doigts et faire un remaniement complet. Je crois que c'est un aspect avec lequel nous allons tous devoir être plus patients», a-t-il affirmé.

La faiblesse des revenus publicitaires télévisuels a plus que contrebalancé les gains de certaines des autres activités de base de Corus. L'entreprise est l'un des plus grands exploitants canadiens de radio du secteur privé et détient les activités d'animation et d'édition de Nelvana.

Corus a réalisé un bénéfice attribuable aux actionnaires de 77,7 millions, soit 38 cents par action, pour son trimestre clos le 30 novembre. En comparaison, elle avait engrangé un profit de 71,1 millions, ou 36 cents par action, lors de la même période un an plus tôt.

Cependant, sur une base ajustée, le bénéfice de Corus s'est chiffré à 78,9 millions, ou 38 cents par action, ce qui était inférieur au bénéfice ajusté de la période comparable, lequel avait été de 80,8 millions, ou 41 cents par action.

Les revenus du groupe médiatique de télévision et de radio ont totalisé 457,4 millions, comparativement à un chiffre d'affaires de 468,0 millions au premier trimestre de l'exercice précédent.

Les revenus télévisuels ont reculé à 415,5 millions, alors qu'ils avaient été de 425,6 millions un an plus tôt. Ceux du secteur de la radio ont atteint 41,9 millions, en regard de ceux de 42,4 millions obtenus au même trimestre de l'exercice précédent.

Corus a indiqué que son dividende mensuel resterait à environ 9,5 cents par action - soit le niveau où il se trouve depuis février 2015. Les dirigeants ont indiqué aux analystes qu'ils avaient l'intention de continuer à contrôler les coûts.

M. Murphy a précisé que Corus se préparait à faire certains investissements en immobilisations, notamment pour une technologie qui identifie les segments de spectateurs de façon plus précise pour les vendre aux agences publicitaires. «Nous avons l'intention de présenter des essais préliminaires à cinq grandes agences (publicitaires) cette année.»