Au cours des deux prochains mois, la Banque Laurentienne accélèrera de façon significative les regroupements de succursales annoncés en septembre dernier dans le cadre de la restructuration qui se traduira également par la disparition de quelque 300 postes.

Ce plan de transformation, mis de l'avant par le président et chef de la direction de l'institution financière, François Desjardins, avait pour objectif de faire passer le réseau de 150 à 100 succursales.

D'ici la fin avril, l'institution financière regroupera 33 établissements avant de procéder à sept autres fusions à la fin de juin, indique-t-elle dans ses documents trimestriels publiés mardi.

«Nous avions annoncé un processus sur 18 mois en septembre dernier, alors le reste des fusions se fera sur le reste de la période», a indiqué une porte-parole, Hélène Soulard, au cours d'un entretien téléphonique, lorsque questionnée sur la suite du processus.

Jusqu'à présent, la banque n'avait procédé qu'à une seule fusion, en décembre. Il s'agit de la succursale montréalaise de la rue Sauvé ouest, dont les activités ont été dirigées vers l'établissement de la rue Salaberry.

Les abolitions des 300 postes concernés par la restructuration devraient également s'accélérer au cours des deux prochains mois.

«C'est de l'attrition, a affirmé Mme Soulard. Cela peut se faire par l'entremise de retraites, de départs volontaires ou des abolitions de postes. Les employés concernés ont été rencontrés au cours du dernier trimestre.»

En date du 31 janvier, la Banque Laurentienne comptait l'équivalent de 3668 postes à temps plein, soit 50 de moins par rapport à il y a un an.

Par ailleurs, en plus des fusions, 23 succursales abandonneront les services transactionnels pour se concentrer uniquement sur les conseils financiers, précise-t-on dans le rapport trimestriel.

Résultats conformes

Quant à sa performance au premier trimestre - dévoilée la veille de son assemblée annuelle, qui se tiendra à Toronto pour une deuxième année consécutive -, la Banque Laurentienne a répondu aux attentes en affichant une hausse de ses profits et revenus.

L'institution financière a engrangé un bénéfice net de 48,5 millions, ou 1,30 $ par action, ce qui constitue une augmentation de 13,6 % comparativement à la même période il y a un an.

Abstraction faite des éléments non récurrents, la Banque Laurentienne a engrangé un bénéfice ajusté de 52,7 millions, ou 1,43 $ par action, en hausse de 21 % par rapport au premier trimestre de l'exercice 2016.

Pour la période de trois mois terminée le 31 janvier, ses revenus ont été de 241,6 millions, en hausse de 8 %.

Ces résultats ont dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice ajusté de 1,40 $ par action ainsi que des revenus de 237,2 millions.

«Au cours du trimestre (...), nous avons continué de mettre l'accent sur l'optimisation des activités de nos services aux particuliers, a souligné M. Desjardins. Nos efforts visant à améliorer l'exécution et l'efficacité, ainsi que nos faibles pertes sur créances, ont contribué au renforcement de notre situation financière.»

Le rendement des capitaux propres attribuables aux actionnaires - un indicateur clé dans le secteur financier - s'est établi à 10,7 %, alors qu'il avait été de 11,6 % lors du premier trimestre de 2015.

Si les résultats de la Banque Laurentienne ont répondu aux attentes, John Aiken, de Barclays Capital, a toutefois souligné que la marge nette d'intérêt de la banque avait continué de reculer pour s'établir à 1,66 % au premier trimestre.

«Il s'agit du sixième déclin trimestriel consécutif et une baisse de 12 points de base par rapport à la même période en 2016», écrit l'analyste.

En milieu de séance, à la Bourse de Toronto, le titre de la Banque Laurentienne se négociait 58,73 $, en recul de 62 cents, ou 1,04 %.