BP a plongé dans le rouge au premier trimestre en raison de la faiblesse des cours du pétrole mais les investisseurs ont salué des résultats meilleurs que prévu.

Le groupe pétrolier britannique a enregistré une perte nette de 583 millions de dollars sur la période alors qu'il avait réalisé un bénéfice de 2,6 milliards un an plus tôt.

Le prix moyen du baril était à 34 dollars sur le trimestre, soit 20 dollars de moins qu'au premier trimestre de 2015, et les marges dans le raffinage étaient au plus bas depuis plus de cinq ans, a expliqué BP.

Le géant pétrolier a aussi pris une nouvelle provision de 917 millions de dollars à la suite de la marée noire dans le golfe du Mexique en 2010, consécutive à l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon.

Son bénéfice sous-jacent ajusté (hors éléments exceptionnels et variation de la valeur des stocks), l'indicateur scruté par le marché, a pour sa part chuté de près de 80% à 532 millions de dollars, ce qui est toutefois bien mieux que la perte qui était attendue par les analystes.

L'action réagissait ainsi bien en Bourse: le titre BP prenait 3,54% à 373,1 pence mardi matin vers 5h00 (heure de Montréal) à Londres, dans un marché en progression de 0,36%.

«Les résultats ont été meilleurs qu'attendu et représentent une amélioration par rapport à la fin de l'année dernière» et «il semble bien que BP ait ses coûts sous contrôle pour faire face à la nouvelle faiblesse des cours», a souligné Joe Rundle chez ETX Capital.

Mais «la question du salaire de Bob Dudley plane sur ces résultats et va rester en travers de la gorge de certains investisseurs», a-t-il ajouté.

Le marché va «se rapprocher de l'équilibre»

Les actionnaires du groupe viennent en effet à la mi-avril de rejeter à une large majorité une forte hausse de la rémunération du directeur général de nationalité américaine lors de l'assemblée générale annuelle. Même si leur avis est seulement consultatif, ce camouflet est suffisamment inhabituel pour embarrasser la direction.

Celle-ci a de son côté mis en avant les mesures drastiques prises pour faire face à la faiblesse des cours du pétrole: BP a en effet réduit considérablement la voilure, diminuant ses investissements, cédant des actifs et supprimant des emplois.

«La performance opérationnelle est solide et notre travail pour remettre à plat les coûts bénéficie d'un élan considérable et se traduit par des résultats. De plus, le développement de notre prochaine vague de projets importants dans l'amont (exploration-production) est bel et bien sur les rails», a souligné mardi Bob Dudley.

«Les fondamentaux du marché continuent de suggérer que la combinaison entre une demande robuste et une faible croissance de l'offre va rapprocher les marchés mondiaux du pétrole de l'équilibre d'ici la fin de l'année», a-t-il aussi estimé.

Le pétrole a déjà connu un mouvement de rebond depuis le milieu du mois de janvier, avec l'annonce de discussions sur un possible gel de la production de grands pays producteurs. Le baril de pétrole américain WTI évoluait ainsi au-dessus de 42 dollars mardi matin.

Après ces résultats de BP, plusieurs autres grandes compagnies doivent annoncer les leurs ces prochains jours, notamment Total (mercredi), Chevron et ExxonMobil (vendredi) puis Royal Dutch Shell (le 4 mai).