À l'abri du secteur pétrolier et gazier, la Banque Laurentienne (T.LB) (TSX:LB) est sûre d'esquiver les effets négatifs de la déprime des prix de l'or noir, puisque ses activités sont concentrées dans des provinces capables de tirer leur épingle du jeu malgré la récession.

L'institution financière, qui dévoilait mercredi ses résultats du troisième trimestre, s'attend à bénéficier des conditions économiques plus favorables dans les provinces du centre du Canada pour asseoir sa croissance.

«Nous n'avons aucun prêt aux entreprises du secteur pétrolier et gazier, a rappelé son président et chef de la direction, Réjean Robitaille, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes. Les exportations internationales vont être le moteur de la croissance au Québec et en Ontario, où se trouvent la plupart de nos prêts.»

Néanmoins, le contexte persistant des bas taux d'intérêt, stimulé par la décision de la Banque du Canada d'abaisser à deux reprises son taux directeur depuis le début de l'année, «constitue un défi sur les marges», concède la banque québécoise.

Alors que la quasi-totalité des institutions financières canadiennes a enregistré une hausse des pertes sur créances, principalement en raison du plongeon des cours du brut, la Banque Laurentienne a enregistré une provision pour pertes sur prêts de 7 millions de dollars au troisième trimestre, en baisse de 33 pour cent par rapport à la même période l'an dernier.

«Nous avons des prêts en Alberta, surtout aux particuliers (...) et c'est moins de cinq pour cent du portefeuille de prêts totaux de la banque», a dit M. Robitaille, qui partira à la retraite le 1er novembre pour être remplacé par François Desjardins, nommé en février dernier.

Les pertes sur prêts hypothécaires résidentiels se sont pour leur part établies à 1,9 million de dollars, une augmentation de 300 000$ par rapport à l'an dernier.

La Laurentienne a par ailleurs dépassé les attentes des analystes pour la période de trois mois terminée le 31 juillet dernier en engrangeant des profits en hausse de plus de 10 pour cent.

Son bénéfice net s'est établi à 44,2 millions, ou 1,44$ par action, alors qu'il avait été de 40,1 millions, ou 1,27$ par action, lors du troisième trimestre de l'exercice précédent.

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, les profits se sont élevés à 45,3 millions, ou 1,48$ par action, en hausse de sept pour cent comparativement à la même période en 2014.

De leur côté, les revenus trimestriels ont affiché une progression de 3,19%, à 226,6 millions de dollars, ce qui est essentiellement attribuable à la hausse du revenu net d'intérêt d'un exercice à l'autre.

Cette performance a surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté de 1,43$ par action ainsi qu'un chiffre d'affaires de 225,5 millions de dollars.

«Avec aucune exposition au secteur de l'énergie (...) la valeur du titre de la Banque Laurentienne a surclassé ses concurrentes de 7,8% depuis le début de l'année», observe l'analyste John Aiken, de Barclays Marchés des capitaux, dans une note.

Le successeur de M. Robitaille a par ailleurs pris la parole pour s'adresser aux analystes et investisseurs et les assurer d'une «transition sans heurt» à la tête de la Banque Laurentienne.

«Le 1er novembre sera ma première journée (en tant que dirigeant), mais j'ai déjà l'impression que nous avons atteint notre vitesse de croisière, a dit M. Desjardins. Réjean et moi avons travaillé sur un plan de transition qui est presque complété. Les priorités ont été identifiées.»

D'ici la fin de l'année, M. Desjardins compte s'affairer à rencontrer les équipes de l'institution financière en plus de visiter ses différents bureaux, a-t-il fait savoir.