Le spécialiste américain de la bureautique Xerox a de nouveau revu à la baisse vendredi sa prévision de bénéfice annuel, invoquant des effets de change défavorables et un ralentissement de ses commandes.

Le groupe, connu pour ses photocopieurs, mais en longue restructuration pour se recentrer sur les services, s'attend désormais à dégager un bénéfice par action ajusté annuel d'entre 95 cents et 1,01 dollar.

C'est en dessous de la prévision moyenne des analystes pour qui ce chiffre sert de référence (1,02 dollar). Xerox lui-même tablait encore en janvier sur 1 à 1,06 dollar, et en novembre sur 1,11 à 1,17 dollar.

«Nous nous attendons à ce que des vents contraires sur les devises, des commandes plus faibles et le moment de bouclage d'acquisitions affectent les revenus», précise le groupe dans son communiqué.

Beaucoup de groupes américains souffrent du renforcement du dollar, qui pèse sur la contribution des filiales internationales dans les comptes des maisons mères aux États-Unis.

Mais même hors effets de change, Xerox table désormais sur un chiffre d'affaires annuel en baisse d'environ 1 %, quand il visait jusqu'à présent une stagnation.

Le chiffre d'affaires publié a déjà baissé de 6 % au premier trimestre à 4,47 milliards de dollars, un niveau légèrement en dessous des 4,56 milliards qu'espéraient les analystes, et de 2 % hors effets de changes.

Les signatures de contrats ont en outre reculé de 13 % comparé au premier trimestre 2014, un déclin qui touche tant les nouveaux clients que les renouvellements de contrats existants, d'après le communiqué.

La branche de services, désormais la priorité du groupe, a en outre vu son chiffre d'affaires reculer de 3 % à 2,5 milliards de dollars, tandis que sa marge bénéficiaire tombait de 8,6 % l'an dernier à 7,5 %.

La PDG du groupe, Ursula Burns, a reconnu que la performance générale dans les services avait déçu les espoirs du groupe ce trimestre, invoquant «des coûts de mise en oeuvre plus élevés pour certaines plateformes d'entreprises de santé».

Xerox s'était notamment positionné pour profiter de la réforme de la couverture maladie aux États-Unis en proposant des services liés aux plateformes internet locales mises en place dans ce contexte.

Au final, le bénéfice net au premier trimestre a chuté de 20 % à 225 millions de dollars, et le bénéfice par action atteint tout juste la prévision des analystes, 21 cents.

Pour le deuxième trimestre, il s'annonce en revanche décevant: Xerox mise sur 21 à 23 cents quand le marché en espérait 25.

Sur les trois derniers mois, le groupe dit avoir encore réduit ses effectifs d'environ 1900 postes avec «des mesures de restructuration et des améliorations de productivité». Il comptait 145 600 salariés fin mars, dont 9800 personnes devant être transférées d'ici fin juin au groupe français Atos dans le cadre de la vente à ce dernier de la branche informatique, Xerox ITO, pour 1,05 milliard de dollars.

Le groupe américain dit encore prévoir cette année de faire des rachats d'actions pour un total pouvant aller jusqu'à 1 milliard de dollars sur l'ensemble de cette année, de reverser 300 millions de dollars de dividendes et de dépenser 900 millions de dollars en acquisitions.