Le constructeur automobile allemand Daimler, fabricant des voitures Mercedes-Benz et Smart, a signé un bon deuxième trimestre, soutenu par de nouveaux modèles dans sa gamme compacte ou comme la luxueuse Classe S.

À périmètre constant, son bénéfice opérationnel (EBIT) a grimpé de 12% sur un an sur la période d'avril à juin, à 2,5 milliards d'euros, d'après les résultats financiers dévoilés mercredi.

Daimler surpasse ainsi les attentes des analystes, qui pronostiquaient en moyenne une hausse d'environ 9% selon le consensus réalisé par l'agence Dow Jones Newswires.

Son bénéfice net est beaucoup moins flatteur en raison d'un effet de base défavorable: au deuxième trimestre 2013, ses résultats avaient été gonflés par la cession de ses parts restantes dans le groupe aéronautique européen EADS, devenu depuis Airbus Group. Il affiche une fonte de 26% à 2,1 milliards d'euros sur le trimestre écoulé.

Porté par un record de ventes - +4% sur un an à près de 629 000 unités -, le chiffre d'affaires du groupe de Stuttgart (ouest), également fabricant d'utilitaires légers, de poids lourds et de bus, a progressé de 6% à 31,5 milliards d'euros.

Les nouvelles Classe S et Classe E ainsi que le renouvellement de sa gamme de voitures compactes ont particulièrement contribué à cette performance, malgré l'impact des effets de change défavorables.

Toutes les divisions ont enregistré une hausse de leur marge opérationnelle, mesure de leur rentabilité, en particulier celle des voitures (de 6,4% à 7,9% sur un an). Cette donnée est regardée de près pour comparer Mercedes-Benz à ses principaux rivaux, BMW et Audi (groupe Volkswagen), avec qui la marque à l'étoile partage le podium mondial du segment haut de gamme.

«Nous croissons de manière rentable, notre stratégie porte ses fruits», a commenté dans un communiqué Dieter Zetsche, patron de Daimler.

Lors d'une conférence téléphonique, il a évoqué la progression comme prévu de la réduction des coûts dans toutes les divisions. Concernant les voitures, 55% des économies d'un montant visé de 2 milliards d'euros par an ont été réalisées, a-t-il indiqué.

D'ici la fin de l'année, il s'attend à ce que 70 à 80% de ce volume de baisse des coûts soit atteint, pour Mercedes-Benz Cars comme pour Daimler Trucks. L'effet de la chasse aux coûts menée à travers tout le groupe, et évalué à 4 milliards d'euros, doit se répercuter dans sa pleine mesure sur le résultat d'exploitation de Daimler en 2015.

«Nous avons dit qu'en plus de ces mesures de court terme doivent avoir lieu des mesures structurelles de plus long terme», a déclaré M. Zetsche, alors qu'il était interrogé sur une amplification de ce programme, évoquée par la presse allemande. «Nous allons le développer de manière conséquente», a-t-il aussi dit dans le communiqué, sans donner de chiffres mais en parlant d'une hausse de la flexibilité dans les usines.

Le groupe a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice 2014, à savoir une nette hausse de ses ventes, de son chiffre d'affaires et de son bénéfice opérationnel à périmètre constant, et ce «malgré des incertitudes politiques dans plusieurs pays comme la Russie», selon son patron.

Daimler s'attend notamment à un EBIT à périmètre constant meilleur au second semestre qu'au premier, d'autant qu'il doit encore commercialiser de nouveaux modèles, comme les Smart Fortwo et Forfour, et que ses principaux marchés, les États-Unis et la Chine, restent dynamiques.

À la Bourse de Francfort, à 6h27 (heure de Montréal), le titre du constructeur était recherché et s'appréciait de 1,24% à 66,92 euros dans un marché en hausse de 0,66%.

«Les résultats au deuxième trimestre sont très encourageants», estimait Adam Hull, analyste de la banque Berenberg.