Les clients de Dollarama devraient bénéficier d'un léger répit puisque le détaillant québécois a l'intention de patienter avant d'ajuster le prix de certains articles en raison du recul du dollar canadien par rapport à la devise américaine.

Selon son président et chef de la direction, Larry Rossy, la féroce concurrence entre les détaillants explique principalement pourquoi l'entreprise établie à Montréal résiste à la tentation de refiler la hausse aux consommateurs.

«Tout les autres aimeraient s'en prendre à nous, a-t-il dit, mercredi, lors d'une conférence téléphonique. Les autres détaillants sont très concurrentiels et nous devons être davantage aux aguets qu'il y a cinq ans.»

Le pdg de Dollarama a indiqué que le détaillant allait procéder au cas par cas dans ses 874 succursales réparties à travers le Canada.

M. Rossy a néanmoins reconnu que la fluctuation de la devise canadienne pourrait influencer certaines cibles de l'entreprise, dont celle pour la marge brute, qui avait été établie à 36 à 37 %.

«Il pourrait y avoir un léger impact, a souligné le pdg aux analystes. On ne peut pas seulement refiler une hausse approximative de 10 % des prix à nos clients aussi rapidement. Nous devons respecter la concurrence.»

Bien que la dégringolade du huard ne représente pas une «bonne nouvelle», la situation demeure «gérable», selon le directeur financier de Dollarama, Michael Ross.

Sans entrer dans les détails, ce dernier a expliqué que l'entreprise avait une «politique de couverture» sur les devises qu'elle mettait en oeuvre au moins six mois avant d'engager un achat.

L'action de Dollarama a par ailleurs atteint un sommet à la Bourse de Toronto après que l'entreprise eut dévoilé ses résultats du quatrième trimestre qui ont largement surpassé les attentes. En mi-journée, l'action du détaillant se transigeait à 93,59 $, en hausse de 9,1 %, ou 7,81 $.

Les mauvaises conditions météorologiques du temps des Fêtes n'ont finalement pas freiné l'entreprise, qui a affiché une hausse de ses profits ainsi que de ses ventes au quatrième trimestre.

Pour la période de 13 semaines terminée le 2 février dernier, le détaillant a réalisé un bénéfice net de 83 millions $, ou 1,17 $ par action, comparativement à 77,1 millions $, ou 1,04 $ par action, à la même période en 2013, qui comptait une semaine supplémentaire.

Les ventes ont progressé de 3,6 % pour atteindre 582,3 million $, par rapport à 561,9 millions $ au trimestre correspondant de 2013.

Dollarama attribue cette progression des ventes notamment par l'ouverture de 89 nouvelles succursales au cours de l'exercice 2014 - dont 27 au quatrième trimestre - ainsi que par une hausse de 1,1 % des ventes des établissements comparables.

Dollarama a ainsi dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui s'attendaient à un bénéfice net de 1,09 $ par action ainsi qu'à des revenus de 575,8 millions $.

Les produits de plus de 1 $ ont représenté 61 % des ventes, en hausse de 56 % comparativement à l'an dernier.

En janvier dernier, Dollarama avait par ailleurs prévenu que ses ventes du mois de décembre avaient chuté de façon significative en raison de fermetures temporaires d'environ 80 succursales, soit près de 10 % de la chaîne, en raison des tempêtes et pannes de courant survenues dans l'est du Canada.

«Le quatrième trimestre et l'exercice ont produit de solides résultats en dépit de l'incidence défavorable des conditions météorologiques sur l'achalandage des magasins, particulièrement en décembre, durant notre période de pointe pour les ventes», a souligné M. Rossy.

L'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a estimé que le quatrième trimestre du détaillant avait été «solide» en plus de dépasser les attentes.

«Nous demeurons confiants de voir Dollarama continuer à livrer de bons résultats dans l'avenir», a-t-elle écrit dans un rapport.

Le détaillant québécois a également annoncé qu'il relevait son dividende trimestriel de 14 % dans le cadre d'un paiement qui s'effectuera le 7 mai prochain. Il passera ainsi de 14 à 16 cents par action ordinaire.