(Washington) Une gouverneure de la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé mardi qu’il serait sans doute nécessaire de relever encore les taux pour ramener l’inflation dans les clous aux États-Unis, mais un autre gouverneur de cette institution s’est néanmoins montré un peu plus optimiste.

« Mes prévisions économiques prévoient toujours de devoir relever davantage les taux pour maintenir une politique suffisamment restrictive afin de ramener l’inflation à notre objectif de 2 % en temps voulu », a déclaré Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, lors d’une conférence à Salt Lake City (Utah).

La mesure d’inflation privilégiée par la Fed, l’indice PCE, sera publiée jeudi pour le mois d’octobre. L’indice CPI, publié plus tôt dans le mois, a lui montré une forte baisse de l’inflation le mois dernier, à 3,2 % sur un an.

Mme Bowman a salué « des progrès significatifs dans la réduction de l’inflation, sans pour autant nuire à la solidité du marché du travail ni de l’activité économique ».

Mais elle a également relevé des « incertitudes entourant (ses) prévisions économiques, qui influenceront (sa) vision de la politique monétaire appropriée à l’avenir ».

La prochaine réunion de la Fed se déroulera les 12 et 13 décembre. Un maintien des taux dans leur fourchette actuelle de 5,25 à 5,50 % est majoritairement attendu par les acteurs du marché, selon les estimations de CME Group.

« Nous ne connaissons pas encore toute l’étendue des effets du resserrement de la politique monétaire et des conditions financières sur l’activité économique et l’inflation », a indiqué Mme Bowman.

Un autre gouverneur de la Fed, Christopher Waller, qui s’exprimait mardi devant des responsables d’entreprises à Washington, s’est dit « de plus en plus convaincu que la politique est actuellement bien placée pour ralentir l’économie et ramener l’inflation à 2 % ».

Mais lui aussi a souligné de « grandes incertitudes (qui) subsistent quant au rythme de l’activité future ».

« Je ne peux donc pas dire avec certitude si (la Fed) a fait suffisamment pour parvenir à la stabilité des prix », a-t-il averti.

Il s’est dit « encouragé par les premiers signes de modération de l’activité économique au quatrième trimestre », mais a noté que « l’inflation reste trop élevée » et qu’« il est trop tôt pour dire si le ralentissement que nous observons sera durable ».