(San Francisco) La Chine est « prête à être un partenaire et un ami des États-Unis », a assuré son président Xi Jinping, quelques heures après son sommet avec son homologue américain Joe Biden, lors d’un dîner avec des patrons mercredi soir à San Francisco.

« Nous devrions construire davantage de ponts et de routes pour les interactions entre personnes », non pas mettre « des obstacles d’ordre divers », a déclaré M. Xi devant un parterre d’environ 400 dirigeants d’entreprises américains, ainsi que des responsables gouvernementaux et des universitaires en marge d’un sommet de l’Apec (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique).

Si un pays voit l’autre comme son principal concurrent, « cela ne conduira qu’à l’élaboration d’une mauvaise politique, des actions malavisées et des résultats non désirés », a-t-il ajouté.

M. Xi avait auparavant renoué avec M. Biden un dialogue resté en souffrance pendant un an. Tout en exposant leurs différends au grand jour, en particulier sur Taïwan, les deux parties ont annoncé une série d’accords à commencer par une reprise des communications militaires de haut niveau.

Sur la liste des invités au dîner, organisé par l’US-China Business Council et le Committee on US-China Relations, l’AFP a vu de nombreux PDG dont Tim Cook d’Apple, Laurence Fink de BlackRock ou Albert Bourla de Pfizer.

Les commentaires de M. Xi étaient très attendus, sur fond d’inquiétudes sur le ralentissement économique chinois et les tensions bilatérales.

« M. Xi est désireux de signaler que malgré les tensions géopolitiques, en particulier autour des industries de haute technologie, la Chine reste ouverte pour les affaires », observe pour l’AFP Lindsay Gorman du cercle de réflexion américain German Marshall Fund. Cependant « il y a beaucoup plus de scepticisme » chez les entreprises américaines qu’il y a dix ans même si certaines veulent surmonter les tensions.

Thibault Denamiel du CSIS (Center for Strategic and International Studies) note que le géant chinois Huawei a dévoilé son nouveau téléphone pendant la visite en Chine en août de la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo.

Pour lui, les autorités chinoises envoient un signal mixte selon lequel elles peuvent surmonter des aléas géopolitiques, comme le Chips Act qui vise à ramener une partie de la production de semiconducteurs aux États-Unis, tout en continuant d’encourager la venue d’entreprises étrangères.

M. Xi a également déclaré que la Chine voulait inviter 50 000 jeunes Américains dans le cadre d’un programme d’échanges et d’études durant les cinq prochaines années et que Pékin était prêt à une nouvelle coopération pour la protection des pandas même si aucun nouveau prêt d’animal n’a été promis.