(Washington) La grève inédite chez les trois grands constructeurs américains a fait reculer l’ensemble de la production industrielle de 0,6 % aux États-Unis en octobre par rapport à septembre, selon des données publiées jeudi par la banque centrale américaine (Fed).

La seule production manufacturière a ainsi baissé de 0,7 %, dont « une grande partie » est « due à une baisse de 10 % de la production de véhicules automobiles et de leurs pièces détachées, affectée par les grèves de plusieurs grands constructeurs de véhicules automobiles », précise la Fed.

Les trois géants américains de l’automobile — Ford, General Motors et Stellantis, maison-mère de Chrysler — ont en effet connu une grève inédite de six semaines qui avait débuté fin septembre.

Hors secteur automobile, la production manufacturière enregistre une légère progression, de 0,1 %.

Les deux autres catégories de production évoluent dans des directions opposées, la production de services publics — eau, gaz, électricité — ayant chuté de 1,6 %, tandis que la production minière a augmenté de 0,4 %.

L’ensemble de la production industrielle est par ailleurs inférieure de 0,7 % à son niveau d’octobre 2022.

Le taux d’utilisation des capacités industrielles a baissé de 0,6 point de pourcentage, tombant à 78,9 %, inférieur de 0,8 point de pourcentage à sa moyenne de long terme (entre 1972 et 2022).

Les effets liés à la grève « s’inverseront probablement en novembre », a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, dans une note.

Pour autant, détaille-t-elle, « les perspectives concernant la production industrielle ne sont pas claires. Des coûts d’emprunt plus élevés et une demande plus faible de biens constituent des obstacles pour le secteur manufacturier ».

« Cependant, une stabilisation de la demande à des niveaux inférieurs, associée à la relocalisation des réseaux d’approvisionnement et aux dépenses d’infrastructure, pourrait soutenir l’activité des usines au cours des prochains mois », ajoute l’économiste.