(Pékin) La Chine a publié mardi une série d’indicateurs économiques plus décevants qu’espérés pour le mois de juillet, accentuant la pression pour un vaste plan de relance dans la deuxième économie mondiale afin de stimuler la croissance.

Les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont seulement progressé de 2,5 % sur un an le mois dernier, selon des chiffres officiels du Bureau national des statistiques (BNS).

Des analystes sondés par l’agence Bloomberg s’attendaient à une accélération (3,6 %), après une augmentation de 3,1 % en juin de cet indice très suivi par les marchés.  

Signe d’une consommation atone en Chine, les prêts aux ménages ont atteint le mois dernier leur niveau le plus faible depuis 2009, selon des chiffres publiés vendredi.

Pour soutenir l’activité, la banque centrale chinoise a abaissé mardi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et injecté dans l’économie 400 milliards de yuans.

Le taux d’intérêt pour les prêts à un an de la banque centrale aux établissements financiers (MLF) passe ainsi à 2,50 % contre 2,65 % auparavant.

Cette mesure permet de réduire les coûts de financement des banques commerciales pour les encourager à accorder davantage de crédits à des conditions plus favorables.

L’activité est particulièrement pénalisée par les déboires du secteur immobilier et son surendettement astronomique, une confiance en berne des consommateurs et le ralentissement économique mondial qui pèse sur la demande en biens chinois et donc les exportations.

Logiquement, la production industrielle a également ralenti en juillet (+3,7 % sur un an), contre 4,4 % un mois plus tôt.

Les analystes avaient anticipé un tassement plus modéré (4 %).

Le mois dernier, le taux pour l’ensemble de la population active a légèrement augmenté par rapport à juin pour atteindre 5,3 %, selon des chiffres officiels qui ne mentionnent pas ce mois-ci le taux pour les 16-24 ans.

Le chômage des jeunes était en juin à un niveau record (21,3 %).

En Chine, le taux de chômage est calculé pour les seules zones urbaines et ne dresse par conséquent qu’un tableau partiel de la situation.

Pour sa part, l’investissement en capital fixe a ralenti à +3,4 % sur un an sur les sept premiers mois de l’année.  

C’est son rythme de croissance le plus faible depuis 2020.  

Cet indicateur est le reflet des dépenses consacrées à l’immobilier, aux infrastructures, aux équipements ou encore aux machines, des secteurs sur lesquels le gouvernement s’est appuyé dans le passé pour stimuler l’activité.