(New York) Les Bourses européennes ont vu vendredi dans les chiffres du marché de l’emploi américain la promesse d’une fin prochaine du cycle de resserrement monétaire, terminant dans le vert tandis que Wall Street a poursuivi sa consolidation.

Les Bourses de Paris (+0,75 %), Francfort (+0,37 %), Londres (+0,47 %) ont rebondi, tandis que Milan a reculé de 0,41 %.  

En revanche, après avoir progressé à l’ouverture, les indices de Wall Street se sont retournés.

Le Dow Jones s’est effrité de 0,43 %, l’indice NASDAQ a rendu 0,36 % et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,53 %.

L’économie américaine a créé 187 000 emplois en juillet, soit moins que les 200 000 espérés par les économistes. Par ailleurs, les chiffres de mai et juin ont été révisés en baisse de 49 000 postes au total.

Ces chiffres renforcent « l’idée que les hausses de taux de la banque centrale ont eu de l’effet », et que le resserrement monétaire arrive à son terme, selon Michael Hewson, analyste de CMC Martkets.  

Ombre au tableau, la hausse plus élevée que prévu du salaire moyen, de 0,4 % sur un mois contre 0,3 % en juin, un signal négatif sur le front de l’inflation.

Pour Kathy Bostjancic, de Nationwide, les membres de la Réserve fédérale (Fed) vont attendre d’avoir davantage de données ce mois-ci et début septembre « avant de décider s’ils peuvent faire une pause ou s’il faut une nouvelle hausse de taux ».

Après un regain de nervosité jeudi sur le marché obligataire, les taux d’intérêt se sont brutalement détendus.

Celui de la dette américaine à 10 ans a reculé à 4,04 % contre 4,18 % à la clôture de la veille. Le taux pour l’échéance 2 ans, plus sensible aux anticipations de politique monétaire, en a fait autant, à 4,76 % contre 4,88 % la veille.  

En Europe, le rendement de l’obligation de l’État allemand à 10 ans, en hausse en début de séance européenne, a reculé à 2,51 %, contre 2,60 % à la clôture de la veille.  

Le dollar était aussi lesté par les anticipations de fin du resserrement monétaire de la Fed.

Il reculait par rapport à la plupart des autres devises. Contre l’euro, le billet vert a perdu 0,54 % à 0,9083 euro pour un dollar et vis-à-vis de la livre il a cédé 0,25 % à 0,7845 livre pour un dollar.  

Lionel Melka, associé de Swann Capital, souligne par ailleurs qu’« on s’attendait à une journée très macroéconomique et finalement c’est une journée plutôt microéconomique avec les bons résultats d’Amazon et de Crédit Agricole, ainsi que ceux publiés par WPP à Londres ».  

Apple et Amazon prennent des directions opposées

Amazon a décollé de 8,27 % après avoir pulvérisé les attentes pour son bénéfice trimestriel et fait mieux que prévu sur le chiffre d’affaires, grâce à son activité d’informatique à distance (cloud), un secteur qui avait aussi porté les bénéfices d’Alphabet (+1,27 %) et Microsoft (+1,87 %).

En revanche, Apple a lâché 4,80 %, après avoir publié pour le troisième trimestre de son exercice décalé un chiffre d’affaires de nouveau en repli (-1,4 %), pour la troisième fois d’affilée.

Parmi les autres résultats

Plusieurs entreprises ont ravi les investisseurs vendredi, notamment Crédit Agricole (+6,14 % à Paris) et son bénéfice net record, Sika (+4,18 % à Zurich), Monte dei Paschi (+3,29 % à Milan) ou Aribnb (+1,60 % à New York).  

En revanche, Capita (-16,17 %) et WPP (-3,61 %) ont été particulièrement sanctionnés à Londres après leurs résultats. A Copenhague, Maersk a perdu 4,88 %, à Francfort Commerzbank a cédé 2,60 % et à Zurich Swiss Re a reculé de 1,66 %.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole ont poursuivi leur hausse, poussés par l’offre restreinte.  

Le recul du billet vert a aussi aidé les cours du brut, qui s’échange en dollars.  

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a pris 1,29 % à 86,24 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a gagné 1,55 % à 82,82 dollars.

Le bitcoin a cédé 0,95 % à 29 039 dollars.