(Vancouver) Les employeurs maritimes de Colombie-Britannique proposent un arbitrage obligatoire pour mettre fin à la grève portuaire dans la province, après l’impasse des négociations avec le syndicat des travailleurs.

L’association des employeurs maritimes de Colombie-Britannique (BCMEA) a déclaré dans un communiqué mercredi que des milliards de dollars de marchandises restent en suspens, ce qui perturbe les chaînes d’approvisionnement essentielles et nuit aux relations avec les partenaires commerciaux internationaux.

Au cinquième jour de la grève portuaire, l’association a déclaré que si le syndicat, International Longshore and Warehouse Union (ILWU) Canada, acceptait un arbitrage contraignant, « les opérations portuaires pourraient reprendre rapidement, les marchandises essentielles pourraient recommencer à circuler et il y aurait une stabilité et un rétablissement immédiats des opérations de la chaîne d’approvisionnement du Canada ».

L’association a indiqué qu’elle avait proposé pour la première fois un arbitrage par voie de médiation il y a près de trois semaines, un processus qui, selon elle, serait façonné par les deux parties et n’aboutirait à un résultat contraignant que si cela s’avérait nécessaire.

Les pourparlers entre l’association des employeurs et le syndicat ont été interrompus lundi. Plus de 7000 travailleurs de 30 ports de la Colombie-Britannique sont en grève depuis samedi matin.

« Quatorze quarts de travail consécutifs et cinq jours de grève de l’ILWU Canada ont potentiellement perturbé 3,7 milliards de marchandises — pièces automobiles, aliments réfrigérés, engrais, minéraux critiques et marchandises qui ne parviennent pas aux Canadiens ou à nos partenaires commerciaux à l’étranger », a déclaré l’association.

Un grand chemin de fer nord-américain a déclaré avoir placé des « embargos temporaires » sur le trafic d’exportation vers le port de Vancouver en raison de la grève.

Patrick Waldon, du Canadian Pacific Kansas City (CPKC), anciennement connu sous le nom de Canadien Pacifique (CP), a déclaré que la société suivait de près l’évolution de la situation et qu’elle était en communication directe avec ses clients au sujet de l’action industrielle.

M. Waldon a indiqué dans un communiqué que la compagnie de chemin de fer, formée lorsque le CP a acquis Kansas City Southern au début de l’année, souhaitait une « résolution rapide » pour protéger les chaînes d’approvisionnement nord-américaines et l’économie du Canada.

Il a ajouté que des embargos avaient été décrétés pour le port de Vancouver, de manière à « permettre au trafic de circuler vers l’ouest tout en protégeant la fluidité du réseau ».

Les deux parties au conflit ont déclaré mardi que les questions de maintenance constituaient un point d’achoppement dans les négociations.

Le syndicat a déclaré que sa compétence en matière de maintenance était érodée par le recours à des sous-traitants, et que le principal problème était le refus des employeurs d’accepter « une seule phrase » d’un document de maintenance.

L’association des employeurs a quant à elle déclaré que le syndicat essayait d’« étendre de manière agressive » son contrôle des tâches d’entretien, bien au-delà d’un accord qui, selon l’association, est « juridiquement bien établi depuis des décennies ».

« Les négociations sont toujours interrompues, mais la BCMEA est prête à se réengager à tout moment, à condition qu’ILWU Canada soit prêt à présenter une proposition raisonnable », a déclaré l’association dans un courriel mercredi.

Des organisations d’entreprises ainsi que des représentants de l’Alberta et de la Saskatchewan ont demandé à Ottawa d’intervenir et de mettre fin à la grève, mais le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a déclaré qu’il souhaitait que le syndicat et les employeurs retournent à la table des négociations.