Le plus important actionnaire de CAE vient de bonifier son investissement dans le fabricant montréalais de simulateurs de vol pour devenir le seul à détenir une participation supérieure à 10 %.

La Corporation Financière Mackenzie a déboursé plus de 130 millions de dollars le mois dernier pour acheter un peu plus de 4,7 millions d’actions de CAE. Ces transactions d’achat ont déclenché l’obligation de divulguer aux autorités ce mois-ci que la participation de la firme dans CAE dépassait la barre des 10 % début juillet.

Mackenzie a ainsi commencé le mois de juillet avec 31,9 millions d’actions de CAE en portefeuille pour sa clientèle.

Mackenzie a acheté massivement des actions de CAE le mois dernier après la chute de 7 % du titre survenue le 31 mai, jour de la publication de la performance financière de fin d’exercice.

Il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire auprès de Mackenzie pour expliquer la décision d’investir des dizaines de millions de dollars additionnels dans CAE à ce stade-ci.

Au cours boursier actuel, la participation de Mackenzie dans CAE vaut plus de 920 millions.

En hausse d’environ 10 % depuis le début de l’année, le titre de CAE a clôturé la séance de mardi à 29,41 $ à la Bourse de Toronto. L’action avait monté jusqu’à 42 $ en novembre 2021.

Les résultats trimestriels dévoilés à la fin de mai étaient relativement conformes aux attentes. La direction disait maintenir une vision positive du potentiel de croissance des activités et des tendances à long terme pour ses trois secteurs d’activité (aviation civile, défense et secteur de la santé).

En aviation civile – le secteur le plus important de l’entreprise –, la direction de CAE avait affirmé au printemps que la croissance se poursuivait à un rythme supérieur à celui du marché grâce aux étapes finales de la reprise cyclique en Asie et au niveau élevé et soutenu de la demande de pilotes et de formation des pilotes.

Les dirigeants avaient ajouté que le secteur de la défense se trouve aux premières étapes d’un cycle haussier prolongé, stimulé par les tensions géopolitiques et les engagements accrus des gouvernements en matière de modernisation et de préparation de la défense.

Dans le secteur santé – la plus petite unité d’affaires de CAE –, la demande en personnel infirmier et les occasions d’affaires en simulation médicale donnent confiance aux patrons.

Ottawa a annoncé cette semaine que la soumission de CAE et de ses partenaires est celle retenue pour le programme de formation du personnel navigant de l’avenir en soutien à l’Aviation royale canadienne.

Selon l’analyste Benoit Poirier, chez Valeurs mobilières Desjardins, cette décision du fédéral laisse entrevoir une contribution d’environ 50 millions de dollars par an au chiffre d’affaires de CAE pour les 20 prochaines années.

« C’est exactement ce dont les activités de CAE dans le secteur de la défense avaient besoin », dit-il.

Son collègue Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, souligne de son côté que l’obtention de ce contrat représente effectivement une victoire importante pour CAE. « Ça me réconforte dans l’idée que les revenus de CAE dans le secteur de la défense connaîtront une solide croissance sur une période de plusieurs années », indique-t-il dans une note envoyée à ses clients.

Dix des douze analystes qui suivent officiellement les activités de CAE recommandent d’acheter le titre. Leur cible moyenne sur 12 mois pour l’action est à 35,75 $, ce qui laisse miroiter un rendement de près de 25 %.