Consommer de la bière est une façon efficace d’encourager l’achat local puisque 85 % de la bière bue au Québec est fabriquée ici même, selon les chiffres de l’Association des brasseurs du Québec (ABQ).

Malgré un mouvement de consolidation à l’échelle planétaire, les grands brasseurs (Molson Coors/Trou du diable/Brasseurs de Montréal, AB InBev [Labatt]/Archibald et Sleeman/Unibroue) restent bien présents au Québec et les consommateurs le leur rendent bien.

Selon un sondage Léger, réalisé cette année pour le compte des brasseurs canadiens, c’est au Québec que les répondants se disent le plus fiers de la bière d’ici, à 71 %. Parmi une série de produits liés intimement au territoire, la bière arrive au deuxième rang à égalité avec l’électricité d’Hydro-Québec comme objet de fierté, tout juste derrière le sirop d’érable.

Si le vin est la boisson alcoolisée la plus populaire au Québec, avec des parts de 43,5 % du marché, la bière suit immédiatement avec des parts de 38,5 %.

Toujours selon Léger, plus de 6 Québécois sur 10 (63 %) ont consommé de la bière dans les 12 mois précédents, la plus forte proportion au pays, à égalité avec l’Ontario et la Colombie-Britannique, en considérant l’équivalent d’une marge d’erreur de 2,5 %, 19 fois sur 20.

L’ABQ souligne mercredi la journée de la bière canadienne. Les brasseurs veulent marquer le coup en mettant en relief la forte empreinte de leurs activités dans la province.

« Il y a vraiment un buzz au Québec autour de la bière et c’est beaucoup grâce aux microbrasseries, on le comprend. Les gens expriment leur fierté à l’égard de la bière faite ici », dit Philippe Roy, directeur général de l’association.

Parmi les principales retombées, l’industrie brassicole verse annuellement 1,2 milliard en taxes et impôts aux trois paliers de gouvernements.

Au chapitre des investissements, Molson Coors inaugure cette année sa nouvelle brasserie à la fine pointe dans l’arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil, construite au coût estimé de 500 millions.

À ce propos, le patron des activités canadiennes, Fred Landtmeters, et le VP du conseil de Molson Coors, Andrew Molson, prennent la parole mercredi prochain devant la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud pour marquer le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire du brasseur qui a vu le jour en 1786.

La brasserie de Longueuil ainsi que les activités combinées de Labatt et de Sleeman génèrent quelque 3000 emplois directs auxquels s’ajoutent 40 000 emplois indirects chez environ 2000 fournisseurs.

Des fournisseurs actifs

Parmi ceux-ci, la verrerie Owens-Illinois, du quartier Pointe-Saint-Charles à Montréal, qui fabrique les bouteilles brunes, vient d’annoncer un investissement de 70 millions en quatre ans de façon à tirer profit de l’élargissement de la consigne au Québec qui entrera en vigueur à l’automne 2023.

Pour sa part, Qualtech, présent à Québec, à Drummondville et à Laval, est l’un des plus importants centres de R-D d’équipements de production de boissons en Amérique du Nord.

Le Maître Emballage Durable, de Saint-Bruno-de-Montarville et de Québec, lave 2 millions de bouteilles usagées et consignées par semaine.

Canada Maltage, de Montréal, demeure l’une des plus importantes malteries dans le nord-est du continent.

En matière de retombées économiques, l’industrie brassicole est la deuxième en importance dans l’ensemble de l’industrie de la transformation alimentaire, après le secteur laitier, indique M. Roy.

En savoir plus
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    Ouverture de la Brasserie du Roy à Québec, première brasserie en Amérique du Nord, par l’intendant Jean Talon
    Source : Association des brasseurs du Québec