Il est de plus en plus évident que la technologie et l’innovation sont maintenant des forces décisives de l’influence dans le monde.

Mais quelle est la position du Canada ? La société et les entreprises canadiennes sont de nature prudente. Les petites ou moyennes entreprises sont en fait réticentes à adopter des innovations issues de jeunes entreprises en technologie. Notre gouvernement doit agir à titre de catalyseur afin d’encourager l’enracinement d’une culture d’innovation dans l’identité nationale.

Lors des élections, le Parti libéral a proposé la création d’un organisme canadien de recherche d’avant-garde, ce qui est un important pas vers l’avant. Nous pouvons également nous pencher sur d’autres réussites pour de l’inspiration. La Chine est devenue le principal acteur mondial de la fabrication photovoltaïque au cours des années 2010, grâce à l’aide essentielle de subventions gouvernementales. Notre gouvernement doit s’inspirer de ces exemples et devenir un pionnier de l’innovation.

Dans son livre L’État entrepreneur : pour en finir avec l’opposition public-privé, l’auteure Mariana Mazzucato montre comment le secteur privé adopte de nouvelles technologies seulement après que l’État a d’abord réalisé un investissement à haut risque. Elle affirme que l’État a non seulement réparé les défaillances du marché, mais qu’il a aussi façonné et créé des marchés de manière active.

Un élément clé dans nos recherches actuelles chez V1 Studio, un promoteur entrepreneurial associé à l’Université Concordia, est de faire passer les innovations canadiennes du laboratoire au marché. Inspiré par le programme Runway de l’Université Cornell, le Programme d’entrepreneuriat scientifique offre la structure et le soutien nécessaires aux titulaires canadiens de doctorat dans leur transition en dehors du laboratoire, pour avoir un impact sur leurs communautés.

Notre société possède une grande diversité. Elle ne peut être définie par une vision unique et elle est enrichie par tout le potentiel des immigrants.

Le talent et les établissements d’enseignement constituent déjà des piliers dans ce mélange qu’est l’innovation. Comment cela peut-il concrètement se refléter dans la société par une adoption de l’innovation plus rapide et plus importante ? Quel est le rôle du gouvernement dans cet enjeu ?

Au cours des 10 dernières années, la plupart des réussites dans le monde numérique – en grande partie dans le domaine du logiciel-service – sont basées sur des plateformes qui favorisent une adoption rapide par leur nature. Même si le logiciel-service est un modèle valide, nous devons ouvrir davantage les portes de l’innovation aux autres secteurs d’envergure dont seul le gouvernement peut s’occuper, comme la bioéconomie.

L’entreprise en démarrage Cann Forecast, qui a été propulsée par l’incubateur de Concordia, en est un exemple. Elle tire profit de l’intelligence artificielle pour une gestion intelligente de l’eau jusque sur le marché. Pendant une année entière, l’équipe s’est soumise à un processus complexe pour conclure ses premiers contrats avec différentes organisations gouvernementales. D’une part, il est considérable que le gouvernement ait été l’un des premiers à adopter cette technologie. D’autre part, les entreprises rencontrent d’énormes obstacles en développant leur commercialisation autour des organisations gouvernementales, étant donné le court cycle économique des jeunes entreprises dans le domaine des sciences.

Être un chef de file actif dans le cycle économique de l’innovation comporte plusieurs éléments et demande une grande communication. Un gouvernement engagé à une adoption rapide fait plus que de verser des subventions et produire des bons de commande « limités ». Notre gouvernement doit cultiver – réinventer – une culture d’agilité en accélérant les processus bureaucratiques et en éliminant la résistance au changement propre aux grandes institutions.