(Montréal) Il est temps de revoir la « loi du 1 % », cette loi qui requiert des entreprises qu’elles consacrent l’équivalent d’au moins 1 % de leur masse salariale à la formation de la main-d’œuvre.

La question a été lancée lors du Forum sur la requalification de la main-d’œuvre et l’emploi, qui s’est tenu toute la journée, vendredi, et qui a réuni six ministres du gouvernement Legault et 250 participants provenant des centrales syndicales, des associations patronales, du milieu de l’éducation et du milieu communautaire.

« La loi du 1 %, nous croyons que nous serions dus pour revisiter et revoir les objectifs, actualiser les objectifs de cette loi-là, en fonction des nouvelles réalités du monde du travail, aujourd’hui, de manière à faire en sorte qu’on obtienne plus et mieux avec ce qu’on fait », a opiné Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

Il a proposé un élargissement de certaines modalités de la loi, afin que plus d’entreprises se sentent concernées et que le Québec puisse ainsi développer une « culture de la formation continue », comme l’ont souhaité tous les participants au forum.

Formation professionnelle à temps partiel

Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec, qui représente 120 000 membres dans le milieu de l’éducation, a dénoncé le fait que la formation professionnelle au secondaire ne puisse être accessible à temps partiel, sauf pour quelques projets pilotes.

« C’est quand même étonnant qu’en 2020, ça ne soit toujours pas accessible. On peut faire ses études à temps partiel au collégial ; c’est la même chose au niveau universitaire. Il faut modifier les règles. C’est important, parce que ces contraintes-là empêchent des milliers de personnes de rehausser leurs compétences ou de se requalifier. C’est un frein important », a déploré la présidente de la CSQ.

Pour les emplois de demain

Les organisations syndicales ont souhaité que la formation et la requalification de la main-d’œuvre ne servent pas seulement à former des travailleurs pour occuper un poste donné en entreprise, mais qu’elles leur donnent une formation « qualifiante et transférable », en leur donnant des outils pour s’adapter au changement.

« Si la requalification et le rehaussement des compétences doivent être mis de l’avant comme des leviers de relance économique, il ne faut pas qu’ils servent simplement à transférer une main-d’œuvre accidentellement disponible vers des secteurs en demande, mais qu’ils contribuent aussi à préparer les emplois de l’économie de demain », a plaidé Daniel Boyer, président de la FTQ.

Ces emplois de demain tiendront compte de la lutte contre les changements climatiques, par exemple, mais aussi d’une plus grande automatisation et de la robotisation, a rappelé le président de la plus grande centrale syndicale au Québec.